Gestion de portefeuille

Ce cours de Gestion de Portefeuille s’adresse à des étudiants ayant des backgrounds quantitatifs diversifiés. Pour intéresser autant les étudiants ayant des connaissances basiques en statistiques que ceux ayant une formation en mathématiques poussée, nous avons pris le parti de développer un cours faisant appel bien entendu à la théorie mais sacrifiant ses hypothèses scientifiques rigoureuses, pour gagner, nous l’espérons, en intuition pratique. Le plan du cours reflète aussi cette exigence. Nous allons ainsi commencer par des réflexions globales sur la gestion de l’épargne financière et la finance contemporaine pour en comprendre les enjeux, pour terminer par ouvrir la boîte noire des problématiques du gérant pour créer son portefeuille. Ce cheminement ne suivra pas toujours la chronologie des découvertes de la recherche scientifique : par exemple, nous expliciterons le Capital Asset Pricing Model (CAPM) avant les découvertes de Markowitz posant les bases du CAPM. Le cours sera composé de 3 parties. La première tentera de faire acquérir les fondements à l’évaluation du risque et de la performance des portefeuilles gérés. A la fin de cette partie, il sera possible de gérer un portefeuille, d’actions plus spécifiquement, à l’aide d’outils simples mais très fortement utilisés en pratique. Outre cette première mise en pratique, nous initierons la première partie en développant succinctement les enjeux de la finance moderne et l’intérêt toujours grandissant pour gérer efficacement les actifs financiers. Après avoir compris comment évaluer un portefeuille, il va falloir étudier la manière dont on le crée. Tout d’abord, il sera nécessaire de déterminer comment on alloue notre investissement aux différentes classes d’actifs à notre disposition. La deuxième partie exposera rigoureusement certaines méthodes quantitatives pour allouer une richesse de manière efficiente. Trois méthodes seront présentées : l’allocation originelle de Markowitz, l’allocation de Black et Litterman et l’allocation par simulations Monte Carlo. Après avoir défini une allocation optimale, il faudra réfléchir à la stratégie financière que le gérant pourra développer, à savoir si l’investisseur souhaite couvrir le risque pris ou au contraire faire le plus de performance possible. Nous introduirons les techniques d’assurance de portefeuille ainsi que de création de performance via des stratégies quantitatives dans la troisième et dernière partie. Enfin, la plupart des sections donnera lieu à un conseil pratique de gestion de portefeuille.
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Plan :

RISQUES FINANCIERS ET PERFORMANCE D’INVESTISSEMENT 1.1 Capitalisme financier Cette première section présente les évolutions du capitalisme financier depuis les années 70 à partir de trois axes principaux : l’instabilité des marchés et l’utilisation de produits dérivés ; l’apparition des investisseurs institutionnels et d’importants montants d’épargne collective à gérer ; et le développement d’une culture du risque dans toutes les sphères de notre société, et en particulier la sphère financière. Nous entendons par capitalisme financier l’évolution du capitalisme dans nos sociétés actuelles et dont Aglietta et Rebérioux [2] précisent les dérives. Depuis le milieu des années 70, nombreux s’accordent à dire que les marchés financiers ont fortement évolué avec une liquidité de plus en plus abondante et des marchés de plus en plus englobants, ainsi que l’apparition de fonds d’investissement dont le pouvoir financier n’a cessé de croître. La financiarisation actuelle de l’économie a de grandes conséquences sur la société elle-même. Avant d’en décrire les grandes lignes, explicitons succinctement la définition classique d’un marché financier : on considère souvent les marchés financiers comme le lieu de rencontre entre capacités de financement et besoins de financement. Traditionnellement, on réduit ce lien à celui liant épargne et investissement. En effet, si les agents économiques assuraient entièrement leurs besoins de financement à l’aide de leurs ressources propres, les marchés financiers n’auraient aucune utilité. Voici un point de vue paru dans Ouest France le 17 octobre 2008. "Bon" et "mauvais" capitalisme Nicolas Sarkozy s’est élevé à plusieurs reprises contre le capitalisme financier, composé de "spéculateurs" et de "rentiers" pour se faire le défenseur du capitalisme d’"entrepreneurs". Qu’est ce que signifie vouloir en finir avec la capitalisme financier ? Est-ce réaliste ? Quelles en seraient les conséquences ? Il faut se rappeler qu’en août 2007, le chef de l’Etat était à l’origine de la loi votée en faveur du travail, de l’emploi et du pouvoir d’achat (TEPA). Celle-ci a supprimé les droits de succession pour exonérer la majorité des héritages, si ce n’est tous, à l’aide des différentes donations possibles. Or supprimer ces droits peut favoriser la formation d’une société bloquée de rentiers. Les milliardaires américains, tels Georges Soros, Warren Buffet, les héritiers Rockefeller entre autres, l’avaient bien compris en 2001 en s’opposant à Georges W. Bush, qui alors voulait supprimer les droits de succession. Ces milliardaires, ayant pour beaucoup construit leur fortune sur les mar-
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