Dissertation : l'Etat est-il ennemi de la liberté ? 15.00 / 20

Corrigé bac : L’Etat est-il l’ennemi de la liberté ?

Il s’agit là d’un sujet qui tombe très souvent au bac de philosophie, nombreux sont donc les étudiants qui ont eu à le traiter. Mais pour autant, cette problématique n’était certainement pas des plus simples et nécessitait une certaine concentration. Voici quelques conseils.

Tout d’abord, avant de foncer sur votre stylo, il était nécessaire de se focaliser sur la problématique en elle-même en la décortiquant et en analysant chaque mot qui la compose. Le mot « Etat », écrit avec une majuscule et non une minuscule, représentait une autorité politique. Ainsi, « Etat » désignait le gouvernement, dans un sens général, et l’ensemble des structures par lesquelles il s’exprime et exerce soin autorité. Sachez que le mot « liberté » avait 3 sens. De ce fait, vous deviez comprendre que les notions de libre-arbitre, de spontanéité, et de raison étaient sous-entendues. Le mot « ennemi » quant à lui impliquait tout simplement une notion de nuisance. Ceci étant fait, vous pouviez vous lancer dans l’analyse de la problématique.

Conseils dissertation : L’Etat est-il l’ennemi de la liberté ?

Beaucoup d’étudiants sont tombé dans le piège de la vision « anarchisante » de la société, ce n’est bien évidemment pas ce que le correcteur attendait de vous. Il fallait que vous réussissiez à adopter un point de vue critique sans pour autant tomber dans la critique infondée. Néanmoins, il ne fallait en aucun cas omettre les dérives de l’Etat et justement les mettre en avant dans la 3e partie de votre dissertation.

Les citations historiques devaient être utilisées avec parcimonie. En effet, nombreuses furent les dissertations se transformant en condensé indigeste d’événements historiques. Il s’agit là de philosophie, ne l’oubliez pas !

Enfin, il était important d’évoquer les solutions proposées par les théoriciens classiques que vous aviez étudiés en cours. Gardez à l’esprit que votre correcteur attend de vous un minimum de restitution du cours.

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Introduction

Les récentes révolutions arabes ont montré que les Etats pouvaient porter atteinte à la liberté des peuples. C’est au nom de la liberté que ces derniers se sont révoltés et ont conduit à renverser les gouvernements en place. L’Etat, pourtant garant de la liberté et de l’ordre social ne semblait plus jouer ce rôle pour les citoyens. Pour eux, il n’avait plus de légitimité. Ensemble ils se sont alors unis pour combattre ces gouvernements et recouvrer une part de leur liberté qui avait été soutirée par l’Etat. Car qu’est-ce qu’un Etat, sinon un gouvernement fondé légitimement par le peuple qui lui confère un pouvoir, qui garantit la loi et fait autorité. La liberté quant à elle est double : naturelle, elle est la possibilité de faire tout ce qu’il est possible à un individu d’accomplir selon ce qui est en son pouvoir ; mais à cette liberté absolue, il faut également la penser en la mettant en relation avec les libertés d’autrui comme l’explicite l’adage : « La liberté des uns commence là où s’arrête celle des autres », il s’agit alors de la liberté sociale. Celle-ci est encadrée par l’Etat et rendue possible par elle. Chacun sent bien qu’une liberté naturelle n’est pas possible sinon préférable à celle sociale car alors « l’homme serait un loup pour l’homme ». L’Etat n’est donc pas l’ennemi de la liberté naturelle mais sa solution. Néanmoins si l’Etat peut être l’ennemi de la liberté, celle-ci ne peut être que la liberté sociale, fondée et rendue possible par l’Etat lui-même qui en pose ses conditions.

Dès lors il faut s’interroger sur les conditions qui permettent de considérer que l’Etat soit l’ennemi de cette liberté sociale et sur celles qui président à faire que l’Etat sauvegarde cette liberté sans en devenir l’ennemi ?

Plan

Nous verrons d’abord ce qui fonde cette liberté et comment l’Etat la rend possible et en est le garant, puis ce que veut dire que l’Etat peut devenir ennemi de cette même liberté. Enfin, comment considérer et comment faire pour que l’Etat ne devienne pas ennemi de la liberté.

Comment l’Etat fait-il pour rendre la liberté possible ?

Dans la situation de l’état de nature, c’est-à-dire en dehors de toute convention étatique, les hommes demeurent entièrement libres. Leur liberté consiste à faire tout ce qu’ils désirent, veulent et peuvent. Sans contraintes de lois, sans concept de ce qui est permis ou interdit, les hommes dans cet état sont seuls juges de leur actes. Bien que cet état de nature soit purement hypothétique puisque partout les hommes ont toujours été rassemblés en peuples autour d’une autorité, celui-ci est proposé comme hypothèse de départ par le philosophe Anglais Hobbes afin de fonder la légitimité et la nécessité d’un gouvernement et par conséquent d’un Etat. Car dans cet état de nature la liberté des hommes n’a pas de limite sinon celle qui réside dans leurs capacités de faire ou de ne pas faire, ils sont ainsi dans un état de guerre permanent où chacun est potentiellement un ennemi pour chacun. En effet, là où il n’y a pas de puissance pour faire régner l’ordre et la justice, il n’y a pas de crainte d’une sanction. Aussi, chaque homme peut bien porter préjudice à un autre sans souffrir de se voir infliger en retour une sanction. Hobbes dit alors que dans une telle situation, les hommes sont dans un état de guerre de chacun envers chacun, où, par anticipation de se voir soumis à un préjudice de la part d’un de ses semblables, les hommes s’attaquent les uns les autres. C’est le sens de la citation bien connue selon laquelle « l’homme est un loup pour l’homme ». La propriété, le tien et le mien n’ont aucun fondement sinon celui de la capacité de chaque homme à protéger ses biens. Or, soumis aux attaques incessantes des autres, par choix, les individus préfèrent s’associer et s’unir comme un seul homme afin d’établir une puissance coercitive pour acquérir une protection. En disant, « j’accepte d’abandonner une partie de ma liberté en échange d’une protection» chaque individu se décharge de la protection individuelle qui lui incombait pour protéger sa liberté pour la remettre à une instance supérieure chargée de la sauvegarder. De cette association unanime né l’Etat symbolisé par l’image biblique du Léviathan, monstre marin mythique et terrifiant. L’avènement du gouvernement qui fonde un Etat, a ainsi pour fonction que d’assurer la protection aux citoyens qui le compose. A la liberté naturelle, totale et entière, se substitue une liberté encadrée par la loi et dont l’Etat en est le garant. En ce sens, c’est bien l’état qui fonde la liberté sociale des individus. Par la loi, la liberté naturelle est jugulée et il ne revient comme part de liberté à chacun que ce qui ne porte pas atteinte aux autres citoyens du peuple.

Néanmoins, si l’Etat est légitimement fondé puisqu’il représente l’accord unanime d’association des individus autour de lui ; si l’état fonde ainsi la liberté de chacun et que chacun acquiesce cette légitimité, l’Etat, parce qu’il rassemble en lui l’ensemble des pouvoirs législatifs et les conditions de liberté des individus, peut également dégénérer et porter atteinte aux libertés individuelles.

L’Etat peut porter atteinte aux libertés individuelles

Dans le contrat social, Rousseau exprime la légitimité d’un gouvernement comme étant le représentant de la volonté générale subsumant les intérêts individuels. Alors que chaque individu ne souhaite et ne défend que ses propres intérêts individuels, l’Etat pour pouvoir légitimement exister doit consister en la somme de ces intérêts d’où résulte la volonté générale. Celle-ci désigne ce que tout citoyen devrait vouloir pour le bien de tous y compris pour son intérêt propre. Parce que la volonté particulière de chacun consiste dans la recherche son bien personnel, cette recherche n’est possible qu’à condition que ses biens soient garantis et protéger. En somme, ce que je veux c’est la protection de mes biens et de ma liberté. Or si je le veux pour moi, il faut aussi que je le veuille pour les autres en faisant émerger une puissance capable de garantir cette protection sans quoi je suis démuni face aux autres. C'est pourquoi, de ces volontés particulières recherchant leurs intérêts individuels résulte la volonté générale. L’Etat, représente alors cette volonté générale qui n’est autre que celle de l’ensemble des citoyens qui en sont membres. Que l’Etat change cette volonté générale sans l’assentiment des citoyens, celle-ci n’est plus alors le vouloir de ces derniers. La liberté par laquelle les individus ont sommé l’Etat d’être la volonté générale est alors entravée. Aussi, la possibilité par laquelle l’Etat peut se son propre chef transformer la volonté générale est d’autant plus grande que la participation des citoyens à la gouvernance est amoindrie. Autrement dit, moins les citoyens n’ont de pouvoir de participer à l’élaboration de la politique d’un Etat, et plus l’Etat a de pouvoir sur les libertés de ses citoyens. Dans un régime despotique, les citoyens sont soumis au joug de l’Etat qui est libre de légiférer comme bon lui semble, de défendre ses propres intérêts et ceux de ses dirigeants au détriment de la liberté de son peuple pouvant conduire jusqu’à la tyrannie.

Dès lors, un tel Etat est ennemi de la liberté de ses membres. La liberté acquise et assurée par l’Etat est corrompue, maltraitée, sans protection puisque c’est l’Etat lui-même qui devait en assurer les conditions de possibilités. Si l’Etat peut être ennemi de la liberté de ses citoyens, il faut alors s’interroger sur les raisons qui peuvent y conduire et sur les moyens d’y remédier.

Comment faire pour que l’Etat ne devienne pas ennemi de la liberté ?

Historiquement, les premiers Etats étaient formés d’un seul gouvernant : un roi. Celui-ci possédait tout pouvoir, il était le maitre à bord, gouvernait son Etat comme bon lui semblait et ses sujets n’avaient pour devoir que d’obéir en échange d’une sécurité face aux envahisseurs extérieurs ainsi qu’aux ennemis intérieurs. Or, aussi bienveillant qu’un homme puisse être, il ne manque pas d’être soumis à ses passions. Dans le Gorgias, Platon défend la thèse selon laquelle nul ne fait le mal volontairement. Aussi, ce qui préside aux actes d’un individu, qu’il soit simple citoyen ou qu’il endosse des fonctions plus importantes, c’est de toujours viser le bien. Pourtant, il est indéniable que les hommes, parce qu’ils sont soumis à des passions qui les corrompent, peuvent malgré tout agir contrairement au bien et faire le mal involontairement. Cette propension à être corruptible est inscrite dans la nature même de l’homme. Ce qu’un roi peut bien vouloir, même si il est un tyran ne peut être que d’assurer la sauvegarde de son royaume et pour cela assurer également le maintien de ses citoyens. Néanmoins, lorsque tout le pouvoir d’un Etat appartient à un seul homme, si celui-ci est le seul à pouvoir légiférer il ne manque pas en raison de sa soumission aux passions de porter atteinte au bien-être et à la liberté de ses citoyens. C’est pourquoi, pour ne pas sombrer dans l’écueil d’un despotisme tyrannique, l’organisation des gouvernements s’est développée pour adopter de nouvelles formes. C’est ce en quoi réside la séparation des pouvoirs. Pour que la législation soit toujours en accord avec la volonté générale qui fonde l’Etat, elle est soumise à de nouvelles instances qui échappent au pouvoir unique d’un seul homme. Cette nouvelle organisation a ainsi vocation à maintenir les libertés individuelles dans les limites de ce que permet la volonté générale laquelle préside à la légitimité d’un Etat. Lorsque les libertés individuelles sont bafouées par la politique d’un Etat, le peuple a alors le droit, et même le devoir de se retourner contre ses gouvernants pour recouvrer cette part de liberté entravée. Pour que l’état ne devienne pas l’ennemi de la liberté, il doit alors se tenir dans les limites que lui impose la volonté générale, il doit veiller à produire une organisation qui permette d’entretenir la persistance de ces limites, et sauvegarder ainsi la liberté des citoyens par laquelle il s’est vu naitre.

Conclusion

A la liberté des individus qui permet de fonder et de légitimer un Etat, succède l’octroi d’une part de liberté assurée et protégée par ce dernier. L’Etat, en conférant ainsi une part de liberté à ses membres en devient le garant. Néanmoins, lorsque cette part de liberté en laquelle consiste la volonté générale se trouve bafouée, l’Etat se porte alors comme l’ennemi de la liberté des citoyens et ceux-ci sont libres de le renverser. Pourtant, le peuple n’a pas toujours la force suffisante pour mener cette bataille contre son gouvernement, et une aide extérieure peut alors être nécessaire. C’est le cas par exemple en Syrie aujourd’hui, mais toute la difficulté est de savoir si cette aide extérieure pour renverser le gouvernement en place est légitime et répond à des idéaux de liberté ou si elle n’est pas voulue au nom d’intérêts étatiques particuliers.

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58 commentaires


doucana331
doucana331
Posté le 1 juil. 2021

Merci 

Anonyme
Anonyme
Posté le 30 juin 2016

je suis tro content

Anonyme
Anonyme
Posté le 30 juin 2016

cool

 

Anonyme
Anonyme
Posté le 2 mai 2016

cool

Anonyme
Anonyme
Posté le 10 mars 2016

bien organisé, ce travail! bravo

Anonyme
Anonyme
Posté le 10 mars 2016

bien organisé, ce travail! bravo

Anonyme
Anonyme
Posté le 7 mars 2016

merci a vous superdoc

 

Anonyme
Anonyme
Posté le 9 janv. 2016

Merci, bon document. Approche globale

Anonyme
Anonyme
Posté le 29 nov. 2015

cela maide trop

Anonyme
Anonyme
Posté le 29 nov. 2015

frnachement

 

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Anonyme
Posté le 29 nov. 2015

super

 

Anonyme
Anonyme
Posté le 1 nov. 2015

merci a toi Superdoc

Anonyme
Anonyme
Posté le 1 nov. 2015

jai eu 18/20

Anonyme
Anonyme
Posté le 1 nov. 2015

SER IL MA éTé D'UNE GRANDE UTILITé

Anonyme
Anonyme
Posté le 1 nov. 2015

J'aurai pensé à une troisième partie sur le fait que l'Etat réalise/assure la liberté

Anonyme
Anonyme
Posté le 1 nov. 2015

J'ai trouvé les deux parties très intéressantes, de très bonnes références, mais pourquoi n'y a-t-il pas de troisième partie?

Anonyme
Anonyme
Posté le 30 oct. 2015

Bonnes références 

Anonyme
Anonyme
Posté le 30 oct. 2015

Très bien fait!

Anonyme
Anonyme
Posté le 13 oct. 2015

j"adore

Anonyme
Anonyme
Posté le 13 oct. 2015

cool

 

Anonyme
Anonyme
Posté le 28 sept. 2015

Les explications avant le début du développement sont très utiles puisqu'un point méthodologique en philosophie est toujours précieux.

Anonyme
Anonyme
Posté le 28 sept. 2015

Beau travail très utile. Les références au monde contemporain enrichissent la qualité du devoir.

Anonyme
Anonyme
Posté le 18 juin 2015

Acceptable

Anonyme
Anonyme
Posté le 18 juin 2015

Très bien

Anonyme
Anonyme
Posté le 17 mai 2015

Cimer

Anonyme
Anonyme
Posté le 17 mai 2015

Cimer

Anonyme
Anonyme
Posté le 17 mai 2015

Cimer

Anonyme
Anonyme
Posté le 17 mai 2015

Cimer

Anonyme
Anonyme
Posté le 17 mai 2015

Cimer

 

Anonyme
Anonyme
Posté le 17 mai 2015

cimer

Anonyme
Anonyme
Posté le 17 mai 2015

sthdbxcfb

Anonyme
Anonyme
Posté le 17 mai 2015

sthsdb

Anonyme
Anonyme
Posté le 17 mai 2015

xfthjf

Anonyme
Anonyme
Posté le 17 mai 2015

wngf

 

Anonyme
Anonyme
Posté le 17 mai 2015

xwdgn

Anonyme
Anonyme
Posté le 17 mai 2015

srtehnd

Anonyme
Anonyme
Posté le 17 mai 2015

Nickel

Anonyme
Anonyme
Posté le 17 mai 2015

merci

 

Anonyme
Anonyme
Posté le 17 mai 2015

Merci

Anonyme
Anonyme
Posté le 11 mai 2015

gd

Anonyme
Anonyme
Posté le 11 mai 2015

a

 

Anonyme
Anonyme
Posté le 11 mai 2015

shs

Anonyme
Anonyme
Posté le 11 mai 2015

a

Anonyme
Anonyme
Posté le 11 mai 2015

c

Anonyme
Anonyme
Posté le 11 mai 2015

c

Anonyme
Anonyme
Posté le 11 mai 2015

0

Anonyme
Anonyme
Posté le 11 mai 2015

0

Anonyme
Anonyme
Posté le 11 mai 2015

.

Anonyme
Anonyme
Posté le 11 mai 2015

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Anonyme
Anonyme
Posté le 11 mai 2015

bla

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Posté le 11 mai 2015

ty

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Posté le 11 mai 2015

bla

Anonyme
Anonyme
Posté le 11 mai 2015

r

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Anonyme
Posté le 11 mai 2015

Pas mal l'idée

Anonyme
Anonyme
Posté le 11 mai 2015

Je voulais pas dire ça :3

Anonyme
Anonyme
Posté le 11 mai 2015

sry

Anonyme
Anonyme
Posté le 20 avr. 2015

ntm le telecharment de merde inscription de merde !

Anonyme
Anonyme
Posté le 15 nov. 2012

Excellente dissertation sur le sujet que j'ai eu au bac :) vraiment très bien faite ! C'est complet, clair et très bien structuré. Les conseils donnés sont d'une utilité plus que précieuse et la dissertation est parfaitement élaborée avec des titres faisant office de repères pour chaque partie. Rien à dire!

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