La vérité, problème philosophique

- La vérité en tant que réalité : Platon distingue le monde sensible, monde de l’apparence, de l’illusion et le monde des Idées intelligibles, monde de la vérité. Les choses sensibles ne sont que des copies très imparfaites des Idées et en ce sens possèdent un degré moindre d’être, de réalité. La vérité est érigée en réalité.
- Idées vraies et réalité : Pour Descartes, les idées claires et distinctes, les idées vraies, représentent immédiatement des natures simples, des réalités. Pour Malebranche, les idées, en tant qu’éternelles et nécessaires ne peuvent être produites par l’esprit ; elles sont vues en Dieu.
- Proposition et réalité : Aristote affirme que la vérité appartient à la proposition, au jugement. Une proposition si ce qu’elle décrit est conforme à la réalité ; elle est fausse dans le cas contraire. Cette conception a été reprise au 20ème siècle par des penseurs tels que Russell et Tarski.
- La vérité-forme : Pour Kant, la connaissance est relative au sujet connaissant. Elle consiste en l’application de formes a priori au divers de la sensation qui permet de structurer celui-ci, de l’organiser, d’en faire une expérience. Cette conception ne conduit aucunement au subjectivisme car les formes de la connaissance sont universelles.
- La vérité scientifique : La science, bien que dépendante des faits, n’est pas une pure et simple description de la réalité. Les hypothèses scientifiques sont des anticipations, des interprétations qui précèdent l’expérience. De plus, la science ne vise pas l’essence des choses, mais leurs rapports mutuels (les lois de la nature). La science est un construit. Elle échappe à la fois à l’idéalisme et au réalisme (elle n’est ni dialogue de l’esprit avec lui-même, ni copie de la réalité)
- La vérité-utilité : Pour Nietzsche, la vérité telle qu’on l’entend habituellement est avant tout une valeur ; elle répond à des nécessités vitales (et en ce sens il est possible qu’elle repose sur des erreurs). En ce sens, ce n’est parce qu’une chose est vraie qu’elle est par la suite utile aux hommes mais au contraire parce qu’elle est utile qu’on la dit vraie. Dans la pensée pragmatiste de James, la vérité est le résultat d’actions et se distingue par son caractère utile, avantageux dans les différents domaines de l’expérience.
- L’intuition : Bergson pose que l’intelligence, en tant qu’elle est fondée sur l’activité première de la fabrication d’outils et donc sur la manipulation d’une matière inerte, passive méconnaît le réel en tant que celui se définit par sa mobilité. Seule l’intuition peut, par sympathie, pénétrer dans l’intimité, l’intériorité des choses. Pour Husserl, la conscience est toujours conscience de quelque chose, elle tend vers autre chose qu’elle. L’intuition phénoménologique ne donne pas l’idée de la chose mais la chose elle-même.
- Vérité et existence ; Jaspers affirme que la vérité est l’autorévélation de l’existence singulière. Quant à la communication, elle nous permet de dépasser notre singularité en nous dévoilant la vérité d’autres existences. Pour Heidegger, la vérité est aletheia, dévoilement de l’Être, celui-ci n’étant jamais définitif en ce qu’il s’accompagne toujours d’un voilement, d’un retrait.

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Plan :

I/Les enjeux de la notion – une première définition
II/La vérité métaphysique
III/Idées, propositions, réalité
IV/La vérité-forme
V/La vérité scientifique
VI/La vérité-utilité
VII/L’intuition
VIII/La vérité et l’existence
IX/Ce qu’il faut retenir
X/Indications bibliographiques

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3 commentaires


Anonyme
Anonyme
Posté le 20 nov. 2015

l'un des meilleurs

Anonyme
Anonyme
Posté le 20 nov. 2015

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Anonyme
Anonyme
Posté le 21 janv. 2015

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