Dissertation : Peut-il exister des désirs naturels ? 15.00 / 20

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Introduction

Le désir est un effort qui résulte d'un manque et produit une satisfaction. Dans le désir, il y a donc l'idée de but, de conscience orientée vers la réalisation d'une satisfaction. Cependant, de cette satisfaction il ne s'ensuit pas une nécessité comme pourrait l'être le besoin. En effet, ce qui relève du naturel s'inscrit dans l'ordre des choses et relève de la nature. Le naturel renvoie ainsi au besoin, lequel implique la notion de nécessité. Entre désir satisfait et besoin naturel, il semble donc y avoir un hiatus. Dès lors on pourrait dire que ce qui est naturel ne relève strictement que des besoins vitaux, le désir étant quant à lui purement superflu, du moins ne pouvant appartenir au domaine du naturel. Au besoin naturel s'oppose donc le désir non nécessaire qui porte sur des objets créés par l'homme et non par la nature. Or à la différence de l'animal, l'homme a tout aussi bien des besoins que des désirs. Pour Spinoza en effet, le désir est « l'essence même de l'homme ». En ce sens, si le désir appartient à l'essence de l'homme, celui-ci en tant qu'être naturel conduit à souscrire à l'affirmation selon laquelle le désir est le propre de l'homme et donc que tous les désirs sont de l'ordre du naturel. Néanmoins pour soutenir cette thèse, il faudra nous interroger pour savoir en quel sens le désir relève de la nature de l'homme, et si par conséquent les désirs sont de l'ordre du besoin et de la nécessité, c'est-à-dire naturels ?

Nous porterons tout d'abord notre argumentation sur la distinction qu'il faut faire entre les désirs naturels et les besoins naturels. Puis en défendant l'idée que le désir est le propre de l'homme, lié à l'accomplissement de sa nature, nous en viendrons à nous interroger si il en découle qu'il ne peut exister que des désirs naturels.

1) Les désirs naturels sont différents des besoins nécessaires

Comme nous l'avons dit en introduction, le naturel relève de la nécessité, il s'inscrit dans l'ordre des choses. Un désir naturel serait ainsi ce qui s'apparente au besoin en tant qu'il est naturel. Pourtant, il importe de distinguer le besoin du désir. En effet, le désir et le besoin impliquent tous deux l'idée de satisfaction et de plaisir mais à un degré différent. Les besoins naturels peuvent se limiter aux besoins vitaux, comme manger ou boire, auxquels peuvent être conjoints le désir ou non. Nous avons besoin de nous restaurer, mais nous pouvons désirer plutôt telle nourriture ou telle autre pour obtenir un plaisir plus grand. Le désir apparaît ainsi comme un affect superflu qui porte sur un objet particulier tandis que le besoin en tant que nécessaire serait seul naturel. Pour s'en rendre compte, mobilisons la distinction que fait Jean-Jacques Rousseau de l'amour propre et de l'amour de soi dans le Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes. Selon lui, l'amour de soi implique de satisfaire les besoins qui président à sa conservation. Parce qu'ils participent de sa conservation, ils relèvent de l'instinct naturel et sont dénués de désir. A l'inverse de ces besoins naturels, l'amour propre duquel découlent les désirs naît du fait que l'homme vit en société et ainsi se compare à ses semblables. A la différence du besoin qui relève de la nature, le désir appartiendrait ainsi au domaine de la culture en tant qu'il découlerait de la comparaison mimétique et suggèrerait un manque superflu. En effet, si le désir est un manque expliquent les stoïciens, c'est que ce manque est lié à nos représentations qui ne sont pas conformes à l'ordre des choses dans la nature. Dès lors, si l'on fait l'effort d'agir sur nos représentations, nous constatons la nécessité avec laquelle la nature agit et alors la nécessité se substitue au désir.

En concevant le désir comme différent de la nécessité naturelle, seuls les besoins appartiendraient à la nature, les désirs n'étant que des aspects mimétiques culturels. Pourtant, ne peut-on pas concevoir que le désir est aussi un besoin qui découle de la nature humaine ? En ce sens les désirs seraient naturels puisque relevant du propre de l'homme.

2) Le désir est l'essence même de l'homme

A la différence de l'animal, l'homme est un être de volition qui désire. Pour Hegel, le désir est désir de l'autre pour soi. Pour accéder à la conscience de soi, l'homme a besoin de l'autre pour être reconnu en tant qu'être. Comme un besoin vital, l'homme désire l'autre dans la lutte pour sa reconnaissance. Le désir apparaît ainsi chez Hegel comme un besoin naturel qui n'est plus limité à la simple recherche d'un plaisir ou d'une satisfaction mais qui découle de la nature même de l'homme. La reconnaissance de soi par l'autre est ainsi un désir naturel propre à l'homme. La frontière entre besoin naturel et désir culturel s'estompe pour se fondre dans un seul mouvement.

De même, pour Spinoza, le désir est « l'essence de l'homme », effort pour persévérer dans son être. Le désir est ainsi perçu comme appartenant intrinsèquement à la nature humaine et l'homme désire ce qui est naturel et ce qui accroît sa puissance d'agir. Mais désirer ce qui est naturel, c'est également désirer ce qui s'accorde avec notre nature. Si le désir est naturel chez l'homme, ses désirs naturels répondent ainsi à des besoins et à des satisfactions. Car à l'inverse des besoins simplement vitaux et nécessaires, l'homme ne veut pas seulement vivre mais bien vivre. Ce désir de bien vivre implique ainsi de rechercher les plaisirs et des satisfactions qui éloignent l'homme de la peine et de la tristesse. En ce sens, les désirs naturels sont conçus comme des besoins nécessaires qui découlent de la nature de l'homme laquelle le conduit à rechercher la satisfaction de vivre bien.

Est-ce alors à dire que tous les désirs que peut avoir l'homme sont naturels ? Comme nous l'avons vu, il semble en effet que des désirs découlent de la simple comparaison d'avec autrui et suscitent l'envie, la jalousie ou d'autres affects semblables qui ne participent pas à persévérer dans notre être mais lui soient plutôt préjudiciables ou en tous les cas ne répondent pas à des besoins.

3) Si le désir est naturel, n'y-a-t-il alors que des désirs naturels

Si désirer est naturel, Il semble toutefois qu'il y ait des désirs superflus et culturels dont on peut se passer et qui ne relèvent donc pas de notre nature au sens de besoin naturel. La critique pascalienne du divertissement témoigne ainsi de cette conception du désir comme « fuite de soi ». Dans le désir, il y a ce qui permet de se réaliser, d'être soi-même en tant qu'individu humain, et ce qui nous détourne de notre être pour simplement se divertir. Ces désirs qui nous divertissent ne relèvent pas d'un besoin nécessaire et en cela n'ont rien de naturels. Ils appartiennent et tirent leur origine du domaine de la culture et n'ont pour vocation que de nous satisfaire et nous divertir de manière insatiable. Aussi à ces désirs artificiels il faut opposer les désirs naturels qui découlent de la nature humaine. Pour Epicure, il existe en effet d'un côté des désirs naturels et nécessaires qui participent au bonheur de l'homme, et de l'autre des désirs non naturels et vains qui sont préjudiciables à la vie bonne. Cependant, Epicure distingue également les désirs nécessaires de ceux qui ne le sont pas mais qui sont pourtant naturels au sens où ils favorisent le bonheur par les plaisirs que l'on en retire. Car à la différence de l'animal qui n'a que des besoins à contenter, l'homme a cette spécificité essentielle de pouvoir varier ses plaisirs à travers différents désirs. Or c'est la satisfaction de ces divers désirs qui lui permet de jouir du bonheur. Comme on le voit, chez Epicure, désir et besoin se confondent : si le second est forcément nécessaire, le premier ne l'est pas. Parce que le critère de besoin n'est pas absolument discriminatoire dans le fait de juger si un désir est naturel ou pas, toute la difficulté est alors de caractériser dans les désirs ceux qui sont naturels de ceux qui sont artificiels, c'est-à-dire de concevoir ceux qui participent à la réalisation de l'homme en tant qu'être de désir.

Conclusion

Comme nous l'avons vu, désir et besoin doivent être distingués. Un besoin est de l'ordre du nécessaire, tandis que le désir peut être à la fois superflu et nécessaire. Néanmoins, le désir est en lui-même lié à la nature de l'homme. Il découle de son essence propre de désirer, ce qui conduit à souscrire à l'affirmation selon laquelle il existe des désirs naturels puisqu'ils participent à la nature humaine. Entre désir naturel et nécessaire à l'accomplissement de l'homme et désir superflu qui l'en détourne, la frontière n'est toutefois pas tranchée.

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3 commentaires


Anonyme
Anonyme
Posté le 28 nov. 2015

Super

Anonyme
Anonyme
Posté le 18 avr. 2013

la lecture de ce document à pu m'aider sur les différents types de désir qui peut exister. Toutefois je n'est pas pu assimiler entièrement cette notion car il y a des passages comme ce lui là que je ne comprend pas trop " Voir l'art comme un moyen en vue d'une fin, celle de procurer du plaisir ou de satisfaire une utilité pratique serait une pure réduction. Au contraire, l'art est une fin en soi car il permet d'incarner l'indicible des valeurs dont l'homme a besoin en leur conférant un sens".

Anonyme
Anonyme
Posté le 18 avr. 2013

Il n'y a pas de désir naturel. Le désir est le propre de l'homme, depuis la nuit des temps. Cependant, je vous remercie pour cette excellente dissertation de philosophie de terminale ES.

bravo je vous mets 16

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