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La communication non violente – Communiquer autrement

Origine et approche de la non violence

L'idée de non violence revient à un homme qui refusait radicalement de s'y laisser aller, et allait jusqu'à affirmer que « la violence est un suicide ». Mohandas Karamchand Gandhi (1869 – 1948) est le premier à traduire le terme d' ahimsa en langue anglaise sous le concept de non violence. L' ahimsa est « action de ne causer de dommage à personne (aucun être vivant) »

a non violence revêt différentes dimensions : comme démarche spirituelle elle vise un épanouissement de l'individu dans ses différents aspects. En tant que philosophie de vie, c'est une forme de morale pour chacun sevant de base à une action sociale et politique. En outre la non violence a conduit à la mise au point d'outils comme la CNV pour améliorer les conditions de vie de chacun et vivre mieux.

La non violence repose sur une prise de conscience de sa propre violence et son acceptation de façon à pouvoir s'en dégager en développant une attitude emplie de bonté. L'objectif est de ne pas se laisser aller aux influences naturelles et culturelles qui nous conditionnent dans une certaine mesure à agir avec violence.

La Communication Non Violente (CNV)

Marshall B. Rosenberg, initiateur de la démarche de communication non violente, docteur en psychologie clinique, a été formé à la psychothérapie analytique, puis élève de Carl Rogers.

Le constat de départ est que le langage et les mots dont on use ont un rôle clé dans les conflits et les situations de violence, en cela que « nos paroles sont souvent sources de souffrance pour autrui ou pour nous même » même si on n’en est pas conscient. La Communication Non Violente (CNV) vise donc à faciliter l'expression de ce que l'on a de meilleur en nous dans les relations à autrui.

Depuis notre plus jeune age nous analysons, comprenons et réagissons au monde en regard de ce qui est bien ou mal. Or cette compréhension de nos attitudes, aspirations, propos, comme étant bon ou mauvais est la conséquence de notre vision des choses et de nos besoins. Ainsi les jugements nous coupent de la réalité car ils sont fonctions de nous, de nos besoins et de nos sentiments. «Cataloguer et juger les autres favorise la violence » car cela nous pousse à attribuer à autrui les raisons de notre mal être et des intentions qui masquent en réalité notre propre faiblesse, à savoir les peurs et besoins que l'on a et que l'on accepte pas.

Le refus de responsabilité ou la comparaison sont pour Marshall Rosenberg d'autres facteurs qui entretiennent la violence.

La CNV correspond à quatre étapes pour la personne qui s'exprime. Lorsque l'on perçoit un mal être lié à une situation dans laquelle on se trouve ou au comportement d'un individu il faut :

Observer : On fait attention aux événements ou éléments qui sont à l'origine de notre malaise, ce sont les facteurs déclenchants. On exprimera à notre interloctueur ces éléments. En demeurant factuel on ne juge pas autrui, on précise ce qui nous fait vivre ce mal être.

Exprimer ses sentiments : On identife dans un second temps les sentiments que l'on ressent dans cette situation et on exprime à notre interlocuteur le sentiment précis à l'origine de notre malaise. C'est souvent ardu car on y est peu habitué et nous maitrisons mal l'expression des sentiments.

Exprimer ses besoins : Le sentiment que l'on vit est lié à un besoin non assouvi. On peut exprimer à notre vis à vis ce besoin (écoute, respect, tolérance) en prenant ainsi l'entière respponsabilité du sentiment que l'on vit.

Demander : Dans un dernier temps on exprime à notre interlocuteur clairement ce que l'on souhaiterait qu'il fasse pour satisfaire notre besoin. Cette demande doit être précise et positive.

On peut dans certains cas inviter notre partenaire à reformuler ce qu'on lui a demandé afin de s'assurer que le message reçu est bien celui que l'on souhaitait émettre.

Ainsi l'écoute joue un grand rôle dans la communication non verbale. Lorsque autrui n'est pas en mesure de rentrer dans le processus de CNV, une écoute empathique permet dans de nombreux cas de désamorcer le conflit en nous rendant capable d'entendre le mal être ou le sentiment masqué. On peut amener notre interlocuteur à en prendre conscience pour ensuite reprendre une communication plus sereine.

La CNV s'engage pour l'expression de la colère, selon les principes de la CNV car cela permet d'exploiter pleinement ce vécu souvent agi, en prenant conscience du besoin inassouvi qui nous a mis dans cet état.

De même la CNV condame le recours à la force ou à la menace dans la majorité des cas, ces dernières affectant l'intégrité de la personne qui en est victime (confiance, dignité) et ne l'amenant à coopérer à l'objectif visé que par contrainte ; il aura alors tendance à reprendre le comportement antérieur lorsque la menace disparait. La force n'est toléré que comme mesure préventive.

En résumé

La CNV est avant tout une démarche de communication qui pousse à l’introspection et à la prise de conscience de notre comportement dans les relations à soi et à autrui. Avant d’être un outil qui facilite le rapport aux autres la CNV est un moyen de sortir de nos conditionnements en prenant du recul face à notre manière d’être nous permettant de résoudre nos conflits intérieurs et nos difficultés en les comprenant en terme de besoins et de manques pouvant trouver une voie de satisfaction.

D'autres approches...

Les recherches menées par ces dernières années on conduit à mettre en évidence l'importance de l'expression de nos émotions, mais aussi l'écoute ou l'état d'esprit que nous avons en montrant l'impact que cela peut avoir sur nos relations, notre épanouissement personnel, mais aussi notre santé et notre bien être au quotidien. Le professeur Gottman au Love Lab a mis en évidence l'impact de la non expression des émotions sur les relations de couple et les comportements relationnels (passif-agressif, agressif et assertif). Marianne Stuart et Joseph Liebermann on montré l'impact d'une bonne écoute et ont conduit à l'enseigner aux médecins. Cette écoute d'une quinzaine de minutes permettant aux patients de trouver un lieu d'expression où se dire pour repartir. La neuro-psycho-immunologie quant à elle nous montre l’impact très important de notre état d’esprit, de nos propos, de nos croyances et de nos émotions sur notre bonne santé.

Bibliographie

  • Le courage de la non violence, Jean-Marie Muller, Ed du Relié, 2001, 248 P – Pour mieux comprendre la non violence.
  • Les mots sont des fenêtres - Ou bien ils sont des murs, Marshall B. Rosenberg, 2005, Ed de la Découverte, 260 p : L'ouvrage fondamental par le fondateur.
  • Cessez d'être gentil soyez vrai, Thomas d'Ansembourg, 2001, Les éditions de l'homme, 256 p : Un manuel pratique très accessible et pédagogique.
  • Guérir le stress, l'anxiété, la dépression sans médicaments, David Servan Schreiber, 2003, Ed Robert Laffont (Aussi en poche), 310 p : Un ouvrage sur certaines des plus récentes découvertes concernant la santé.
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5 commentaires


Anonyme
Anonyme
Posté le 10 mai 2015

J'aime bien cet ouvrage

Anonyme
Anonyme
Posté le 3 mai 2015

Merci

Anonyme
Anonyme
Posté le 3 mai 2015

Merci pour toutes ces informations qui me seront très utile

Anonyme
Anonyme
Posté le 11 sept. 2008

mon memoire traite de la communication pour la promotion de la paix et la gestion non violente de conflits.ce document va bcp m'aider j'en suis reconnaissant et merci

Anonyme
Anonyme
Posté le 17 juin 2008

Un thème auquel je n'avais aucune idée dessus, merci à l'auteur car il apporte une information complémentaire au domaine de la communication.

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