"Ce qu'aimer veut dire" par le Dr. Michel Pouquet 15.00 / 20

Article de psychanalyse sur "Ce qu'aimer veut dire" par le Docteur Michel Pouquet, psychanalyste

Extrait:

"On aimerait laisser l'amour au poête et au mystique. Si l'analyste se risque à évoquer l'amour, c'est parce que sous couvert de la beauté du mot, les bêtises s'accumulent : depuis des siècles d'ailleurs, et pour une fois nous ne mettrons pas particulièrement en accusation le monde d'aujourd'hui. Mais des bêtises qui ne sont pas inoffensives, qui engendrent souffrance et mort.
C'est pourquoi l'analyste, témoin de souffrances, de désarrois qu'aggravent un discours commun souvent stupide, se risque à évoquer devant vous le sujet, et à "chausser les pieds de plomb de la pédagogie..." (Lacan) pour introduire, dans une approche rationnelle, quelques concepts (= les mots les plus vrais dont nous disposons actuellement pour essayer de dire le réel) et tenter de dissiper la confusion dans laquelle se débat l'être humain dès qu'il s'agit de parler d'amour.
Mais il faut en parler : la seule manière de neutraliser la pulsion de mort (que l'on retrouve à l'oeuvre dans les troubles de la vie psychique, et dans les diverses formes de violence qui agitent notre société) est de l'associer à la pulsion érotique, de la mettre au service de celle-ci. Encore faut-il que cette dernière ne soit pas entravée, inhibée, comme elle l'est trop souvent, par la névrose, mais aussi - et c'est ce qui justifie mon propos - par les contre-sens du discours commun.
Nous allons donc parler du couple, du couple homme-femme, par où passe nécéssairement l'amour. En laissant de côté, est-il besoin de le préciser, les ébats érotiques des partouzes, qui permettent de satisfaire les pulsions infantiles qui persistent chez tout adulte, homosexuelles et exhibitionnistes-voyeuristes en particulier. On peut trouver là son plaisir, sûrement pas aimer.
Car c'est d'aimer qu'il s'agit. "Faites l'amour, pas la guerre !" est une jolie formule, mais simpliste : il ne suffit pas de faire l'amour, il faut savoir aimer. Or il est peu de mots aussi équivoques dans notre [...]"