Gestion budgétaire cours 15.00 / 20

Introduction
Au début de la révolution industrielle, les entreprises produisaient encore des biens simples, généralement réalisés par un seul ouvrier ou une même équipe. Le mode de production était très proche de l’artisanat et le mode de rémunération le plus courant était le salaire à la pièce. Celui-ci permettait aux entreprises de considérer la rémunération du travail comme une charge variable et de transférer sur la main-d’œuvre le problème du rendement.
La production de biens de plus en plus complexes a progressivement réduit le champ de la rémunération aux pièces, face à ce nouveau type de production, il a fallu définir un nouveau mode de rémunération et d’organisation de la production.
Le système de primes, apparu en Angleterre et aux Etat-Unis à la fin du siècle dernier, correspond d’une part à un substitut de la rémunération aux pièces et d’autre part à une « amélioration » de celle-ci puisqu’il récompense l’augmentation de cadences, ce que ne faisait pas la rémunération aux pièces. La mécanisation du travail crée en effet des charges fixes, telles que l’amortissement des machines, que seul un rendement minimum permet de couvrir. Mais le calcul des primes suppose la détermination d’une référence, d’un standard.
Parallèlement, F. Taylor organise la production en définissant les techniques de la division du travail : distinction entre tâches intellectuelles et manuelles, amélioration des rendements par la parcellisation des tâches, préparation du travail par le chronométrage, etc. Il détermine donc le standard comme une relation entre l’organisateur et l’exécutant du travail : c’est un ordre assorti d’une sanction positive : la prime.
Donc le principe des standards est de se fixer un objectif initial est de le comparer ultérieurement avec les réalisation à fin de dégager des écarts pour entretenir des actions correctives. La constations ex post des coûts et réalisations est un outil efficace de gestion mais qui risque d’être lourd et peu motivante. La méthode des standards et des écarts pallie ces inconvénients :
• Elle permet en effet une gestion par exception car en dessous d’un certain seuil les écarts peuvent être négligés et au-delà ils constituent des « clignotants » nécessaires à des actions correctives ;
• Les standards fixent des objectifs ou des références, ils incitent à la productivité. De plus, l’écart, évalué monétairement, correspond à une perte ou à un gain en terme de bénéfice et renforce la motivation psychologique, éventuellement la culpabilisation ;
• L’évaluation de l’écart facilité le choix ou la décision sur l’opportunité d’une action corrective. Ainsi, le coût d’une mauvaise qualité de matière première, évalué par des écarts de rendement, peut être comparé au coût de remplacement par une autre matière.
Mais, pour remplir pleinement ce rôle, la méthode exige que deux conditions soient remplies :
• L’utilisation des standards et écart est nécessairement décentralisée : c\'est-à-dire que leur détermination ainsi que la mesure des réalisations doivent se faire au niveau même ou les actions correctives se décident.
• La périodicité de calcul doit correspondre au type d’action corrective qu’ils autorisent
L’ensemble des points qu’on vient d’introduire constituent le débat autour duquel ce petit rapport va essayer d’apporter plus d’éclaircissement. Ce qui nous amène à étudier dans un premier chapitre, la présentation de la méthode des coûts standards où on va voir en quelques sortes la définition, la nature et principe des standards avant de détailler dans le second chapitre la démarche du contrôle budgétaire et principalement le calcul des écarts, et finalement dans le troisième chapitre on vous présenterons l’études de cas qui résume les fondements de cette méthode.