Voici un commentaire de texte des plus complets sur l'acte V scène 6 de Hernani de Victor Hugo. Ce commentaire composé gratuit vous est proposé afin de vous soutenir dans vos révisions du bac de français. Ce commentaire de texte a été proposé aux étudiants de première STG de Pondichéry en 2011, ils avaient bien évidemment le choix entre ce sujet, une dissertation ou un sujet d'invention. Parmi ceux qui ont choisi de préparer ce commentaire composé sur « Hernani » de Victor Hugo, certains ont dû réaliser qu'une analyse assez poussée était nécessaire pour bien réussir ce sujet de première STG.
Vous êtes en pleine préparation de votre Bac de français de STG ? Ce commentaire composé en pdf accompagné d'un résumé de l'acte V scène 6 vous sera d'une très grande utilité et vous permettra de vous entraîner sur « Hernani » de Victor Hugo. Vous pourrez également vous servir de ce commentaire de texte lors de la préparation d'un devoir maison, mais essayez tout de même de fournir une réflexion personnelle et d'éviter de copier littéralement le contenu de ce commentaire composé sur « Hernani ».
Avant de foncez tête baissée dans la lecture de ce commentaire composé de Victor Hugo, pensez bien à relire l'extrait qui l'accompagne. Il est en effet nécessaire de resituer le contexte avant de se plonger dans une analyse sur les personnages.
Ce commentaire de texte gratuit vous sera donc extrêmement utile tout au long de votre préparation du Bac de français de STG en 2013. Mais veillez tout de même à fournir un travail suffisamment sérieux durant vos cours de première.
Romancier, poète et dramaturge parmi les plus célèbres du patrimoine littéraire français, Victor Hugo fut également un fervent partisan du renouvellement de l'esthétique théâtrale. Refusant de plier sous le dictat des règles du théâtre classique, il publia en 1830 « Hernani », pièce en cinq actes sonnant l'avènement du drame romantique. Présentée pour la première fois à la comédie française, « Hernani » provoqua une vive querelle entre les partisans du classique et la nouvelle génération des romantiques. Cette pièce de théâtre dont l'action se situe en Espagne présente l'évolution des amours d'Hernani, noble banni, et de son amante Dona Sol destinée à épouser son vieil oncle Don Ruy Gomez.
Le passage que nous allons étudier se situe à la fin de la pièce et constitue un dialogue entre Hernani, Don Ruy Gomez et Dona Sol. Alors qu'il vient de célébrer son mariage avec Dona Sol, Hernani est appelé par Don Ruy Gomez avec qui il a conclu un pacte. Lié par la promesse qu'il a faite à cet homme, le héros doit donc se donner la mort en dépit de ses récentes noces. Désespérée à l'idée d'être séparée de celui qu'elle aime, Dona Sol tente par tous les moyens de convaincre Don Ruy Gomez de libérer Hernani de sa parole et de sauver ce dernier de la mort.
Nous verrons dans un premier temps comment l'auteur parvient à travers ce dialogue à émouvoir le spectateur afin de nous pencher dans une seconde partie sur la dimension libératrice et victorieuse de la mort d'Hernani et de Dona Sol.
1.1. Une tonalité pathétique
Victor Hugo emploie dans ce passage toutes les ressources du registre pathétique afin de mieux toucher le spectateur. La brièveté des répliques des personnages témoigne du trouble émotionnel dont ils sont la proie et ajoute de la puissance à leur propos. L'emploi quasi systématique de la ponctuation exclamative souligne quant à lui la force du désespoir des deux amants. L'impact de ces paroles brèves et emportées donne de l'élan à la scène pour mieux saisir le spectateur et l'amener à faire preuve de compassion à l'égard des personnages. L'emploi du champ lexical de l'amour et de la mort vient dessiner les contours du drame qui se joue sur scène : deux jeunes amoureux à peine mariés vont devoir faire face à la mort ensemble. La multiplication des supplications de Dona Sol qui essaye tant bien que mal de dissuader Hernani de se tuer ne fait que renforcer le pathétique de la situation. En effet, l'impuissante persévérance de cette femme folle d'amour ne peut qu'émouvoir le spectateur. Contrairement aux règles de la bienséance, Victor Hugo fait mourir ses personnages sur scène après un long passage consacré à la description de leur souffrance physique. Rien n'est épargné aux yeux du spectateur qui est saisi par la violence de la douleur des personnages à l'agonie.
1.2. L'expression de la fatalité
L'émotion suscitée par cette scène tient également dans son incontestable dimension tragique. Hernani est voué à la mort par le pacte qu'il a scellé avec Don Ruy Gomez. Malgré l'expression de sa peine et de son amour pour Dona Sol il ne peut revenir sur sa promesse. Son sens de l'honneur et du devoir prime sur l'attachement qu'il porte à sa femme. Ainsi, malgré les supplications de cette dernière, il ne peut s'écarter de son funeste destin : « Laissez-moi, doña Sol, il le faut. Le duc a ma parole, et mon père est là-haut ! » L'emploi du verbe falloir dans cette réplique montre bien la tragique impuissance du héros qui ne peut échapper à la fatalité de son sort. Les prières de sa femme lui sont d'autant plus douloureuses qu'il sait qu'il n'y a plus de recours possible. Désireux de mettre un terme à cette situation, il exprime même de l'impatience à l'idée d'en finir « Le sépulcre est ouvert, et je ne puis attendre. », « J'ai hâte ». Cette scène qui semble à première vue constituer un possible retournement de situation est en réalité le moment d'un adieu déchirant. Au fur et mesure que croît la détermination du héros, le spectateur comprend l'impossibilité d'un dénouement heureux pour les trois personnages en présence. L'expression du chagrin partagé par les des deux amoureux ne fait ainsi que retarder l'échéance tout en suscitant l'émotion des spectateurs.
2.1. La fin de la souffrance
La difficulté du choix d'Hernani réside bien moins dans le fait de se donner la mort que d'abandonner celle qu'il aime : « Ah ! Son cri me déchire. ». Bien que le héros souffre devant le désespoir de son épouse, il ne peut néanmoins se résoudre à faire marche arrière et préfère sacrifier son amour à son honneur. Tout au long du passage, Dona Sol n'a quant à elle cesse de rappeler son époux à elle. Révoltée à l'idée qu'il puisse la quitter, elle décide finalement de le devancer en avalant la moitié de la fiole de poison. Par ce geste, la jeune femme montre son insoumission face à Don Ruy Gomez ainsi que l'indéfectible lien qui l'unit à Hernani. Plutôt que de subir la perte de son époux, elle préfère le rejoindre dans la mort. Cet acte spontané contribue à faciliter la décision du héros qui, n'ayant plus rien à perdre se précipite à son tour sur le poison afin d'avaler ce qu'il en reste. Malgré le tragique de la situation, ce suicide commun résonne donc comme un acte de délivrance pour les deux amants, désormais libérés de l'angoisse de la séparation : « Vers des clartés nouvelles Nous allons tout à l'heure ensemble ouvrir nos ailes. Partons d'un vol égal vers un monde meilleur. »
2.2. Une nuit de noce
Devant l'impossibilité de vivre leur amour sereinement, les deux amants décident de s'unir dans la mort. En dépit des obstacles, le suicide d'Hernani et Dona Sol leur permet de vivre une nuit de noce triomphale. En effet, le champ lexical du sommeil et de l'amour domine la dernière partie de la scène : « Voilà notre nuit de noce commencée ! », « Il dort ! C'est mon époux, vois-tu, nous nous aimons, Nous sommes couchés là. C'est notre nuit de noce... ». Malgré sa tentative pour séparer les deux amants, Don Ruy Gomez ne peut que constater sa défaite : « Ils sont encore heureux ! ». Unis à l'approche de la mort, Dona Sol et Hernani accèdent par leur suicide à une forme d'éternité et affichent un bonheur victorieux. Désormais, plus rien ne pourra les séparer.
Poursuivi par une fatalité tragique, le personnage d'Hernani offre donc dans cette scène l'illustration saisissante d'un homme condamné à poursuivre la route du devoir et de l'honneur au détriment de celle de l'amour. C'est dans une tonalité pathétique que Victor Hugo donne à voir aux spectateurs de sa pièce une scène poignante dont la dimension tragique achève de marquer les esprits. Pourtant, malgré la tristesse du sort réservé à Dona Sol et Hernani, le choix du suicide des deux amants revêt une dimension contestataire relevant bien plus de la victoire que de l'échec. L'humanité finit ainsi par triompher du destin et apporte aux personnages l'épaisseur toute romantique qui manquait jusqu'alors aux héros tragiques.