Résumé de Gargantua de Rabelais 11.00 / 20

François Rabelais (1483 ou 1494/1553) est un prêtre catholique, un médecin et un écrivain humaniste français. Considéré comme l'un des précurseurs des premières formes de romans modernes, il est l'auteur de grandes œuvres, tels Pantagruel (1532) et Gargantua en 1534, son second roman.
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I. Résumé de l’œuvre



Au royaume d'Utopie, règnent le géant Grandgousier et sa femme Gargamelle. Au terme de onze mois de grossesse, la reine Gargamelle donne naissance, par l'oreille, à un fils : Gargantua – géant comme ses parents.

L'histoire conte, la naissance, l'enfance, puis les années d'apprentissage de Gargantua, ainsi que ses exploits guerriers. En effet, suite à l'attaque du royaume de Grandgousier par le roi Picrochole, le père de Gargantua est forcé de prendre les armes, malgré son âme pacifiste, et demande l'aide de son fils et d'un moine, son meilleur guerrier, le frère Jean des Entomeures.

La victoire sur l'ennemi est célébrée à l'abbaye de Thélème dont la porte est gravée de ces mots : « Fais ce que tu voudras ».

II. Un auteur qui dénonce



En son siècle, Rabelais est un auteur avant-gardiste. Il est, en effet, difficile de qualifier son œuvre de classique, tant action, ton et description sont hors norme.

De plus, au travers de ses écrits, François Rabelais dénonce. En décrivant l'enfance et l'apprentissage de Gargantua, il fait le procès de l'éducation donnée à son époque, à laquelle il n'adhère pas. En avance sur son temps, il veut démontrer son sérieux de libre penseur. Le conflit guerrier entre Grandgousier et Picrochole pour conquérir le royaume d'Utopie est une protestation contre les horreurs et les injustices de la guerre.

En mettant en scène Jean des Entomeures, moine qui devient combattant, et en faisant apparaître l'abbaye de Thélème, Rabelais révèle un couvent qui retire de la société des hommes actifs, plus soldats et paysans que religieux.

L'abbaye – véritable paradis terrestre – est en elle-même un rêve humaniste.

III. Les thèmes développés



Gargantua est, certes, une œuvre moderne, mais, avant tout, elle est emblématique de son siècle, de par les thèmes abordés : éducation, politique, religion.

1. L'éducation



La question de l'éducation est largement développée par Rabelais, sujet qui lui tient à cœur.

En opposition avec les méthodes d'apprentissage de son époque, il souhaite donner une dimension critique à ce thème dans Gargantua. Pour exemple, il caricature les grands de la Sorbonne et établit un programme totalement fantaisiste : relevant de l'utopie, il est fictif et surtout irréalisable.

2. La politique

Pour bien comprendre comment l'auteur aborde ce sujet, concentrons-nous sur le personnage de Grandgousier. Il semble être en contradiction avec les souverains de l'époque : il s'entoure de bons conseillers, il est généreux et charitable envers son peuple qui l'idolâtre.

Grandgousier fait figure de pacifiste qui gouverne un royaume, lui-même nommé Utopie.

L'opposition entre ce géant et le roi Picrochole est flagrante. Ici, Rabelais donne une leçon sur l'art de bien gouverner : accueillir les bons conseils, être mesuré dans ses actes et, surtout, ne pas passer inutilement à l'acte.

L'auteur critique ainsi la gouvernance de son temps, en dénonçant, avec le personnage de Picrochole, cette envie conquérante et démesurée de pouvoir et de dominance face à ce qui devrait être, à savoir un homme bon et réfléchi, représenté par Grandgousier.

3. La religion

La meilleure illustration que nous pouvons donner de ce thème est celle du personnage du frère Jean des Entomeures.

Dans Gargantua, la religion est, avant tout, le moyen de créer une satire. La figure du moine décrite est contradictoire par rapport à l'idée que nous en avons : Jean est sportif, grand, svelte... Il représente la vie dans tous ses excès, contrairement au moine dit traditionnel, restreint sur tout.

L'auteur souhaite, ici, se moquer des idées reçues et ses a priori, en décrivant un homme libre de ses choix, de ses pensées et de ses actes, un homme qui aime la vie et en profite, un homme actif.

IV. Une multitude de genres



L'écriture rabelaisienne est une écriture libre. Il use et abuse de tous les styles littéraires, même si le registre principal reste le comique sous toutes ses formes : farce, comique de mœurs, parodie, satire...

Définissons chacun d'entre eux.

1. La farce



Le but de la farce est avant tout de faire rire. Elle a souvent des caractéristiques grossières, tels qu'une intrigue simpliste et des personnages caricaturaux. Elle présente aussi souvent des situations ridicules et/ou paillardes où se mêlent ruses et tromperies. La farce est souvent satirique, mais comme elle fait rire les gens, elle échappe à la censure.

2. La comédie de mœurs



Lieu de prédilection de la satire sociale, la comédie de mœurs se caractérise par son dénouement heureux. La critique reste légère et ne remet pas en cause les grands fondements sociétaux de l'époque.

3. La parodie



C'est une forme d'humour, une imitation ridicule, qui vise à se moquer en utilisant, notamment, l'exagération sous toutes ses formes. Elle utilise le genre burlesque pour mettre en scène des personnages hors norme et des situations cocasses. Comique, ludique, satirique, décalée et provocatrice, la parodie fait rire.

4. La satire



L'objectif de la satire est de critiquer et de se moquer des gens et de la société. Provoquer est le but premier. Les procédés sont nombreux : ridiculiser, exagérer, caricaturer, comparer l'incomparable, imiter quelque chose ou quelqu'un pour en faire un élément de moindre importance.

5. Le comique



Le comique divertit, mais son intention est plus profonde : il détourne l'attention tout en dénonçant les faits de société et ceux qui la composent. Destiné à faire rire le public, le comique revêt plusieurs visages dont Rabelais se sert abondamment.

– Le comique de caractère souligne justement le caractère ridicule de certains personnages, telles la jalousie, la soif de pouvoir ou encore la prétention.

– Le comique de geste est, par définition, visuel. Il montre des personnages à l'allure grotesque, des maladresses, des grimaces et autres mimiques drôles.

– Le comique de situation tient principalement en une situation totalement absurde, des incompréhensions entre les protagonistes et des quiproquos à n'en plus finir.

– Le comique de mots regroupe, comme son nom l'indique, des jeux de mots et autres calembours, des mots étranges inventés et parfois vulgaires, ainsi que des lapsus (mot inattendu que l'on emploie à la place d'un autre, sans le faire exprès).

V. Conclusion



Avec Gargantua, François Rabelais a de multiples desseins. De par son œuvre, il souhaite, certes, divertir le public ; toutefois, les nombreux registres, les diverses ruses littéraires et les thèmes abordés lui permettent de mettre en scène les faits de société et les comportements avec lesquels il est en opposition. Il dénonce, accuse, ridiculise en amusant le peuple, détournant l'attention et gardant ainsi sa liberté d'expression.
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