L'erreur de l'Occident - Alexandre Soljenitsyne 1.00 / 20

L’erreur de l’Occident est un essai d’Alexandre Soljénitsyne qui a été publié en 1980. Il porte principalement sur le rejet du communisme et l’inaction de l’Occident face à ce mouvement, notamment en Russie.

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Partie 1 : Les principaux thèmes développés

  • Le rejet du communisme
  • Soljénitsyne s’oppose fermement au communisme et il abonde sa diatribe de nombreux exemples historiques. Son argumentation ne porte pas uniquement sur la Russie, même si elle constitue l’essentiel de son essai. D’autres pays au sein de l’URSS ou de l’Asie marqués par l’idéologie sont également mentionnés. Selon l’auteur, rien ne peut arrêter les aspects néfastes du communisme et il est nécessaire d’agir, notamment de la part de l’Occident, pour l’endiguer.

    Extraits : « Le communisme ne peut réaliser ses “idéaux” qu’en anéantissant la base même de la vie d’un pays. »

    « Deux de ces erreurs sont particulièrement répandues. La première consiste à méconnaître que le communisme est globalement hostile à tout ce qui est humain ; qu’il est incurable, qu’il n’en existe pas de variantes améliorées, qu’il ne peut se bonifier. Qu’il ne peut subsister idéologiquement que par la terreur. Que, partant, sur cette planète, toute coexistence avec lui est exclue : ou bien, rongeant l’humanité comme un cancer, il la tuera ; ou bien l’humanité devra s’en débarrasser, quitte à s’en soigner ensuite, par un long traitement, les métastases. »

    « Rongés par le communisme, tous les peuples de l’URSS auront besoin d’une longue convalescence. Cent cinquante à deux cents années de vie nationale pacifique seront nécessaires pour guérir le peuple russe, qui a subi les coups les plus redoublés, les plus meurtriers. Mais une Russie en voie de guérison ferait reculer la folie communiste. »

    « Quelque illusion que l’on puisse entretenir sur la détente, jamais il ne pourra y avoir de paix durable avec le communisme : le communisme cherchera toujours aussi avidement à s’étendre. »


  • la Russie, l'URSS et le communisme
  • Soljénitsyne décrie avec force la méconnaissance de la situation des Russes. Il souligne à quel point les Occidentaux confondent l’identité russe avec le communisme, ou même l’URSS avec la Russie. Cette confusion ne concerne pas les Russes qui sont selon lui conscients que le communisme les ronge. L’écrivain met ainsi un point d’honneur à distinguer l’identité russe du communisme, comme l’URSS de la Russie.

    Extraits : « Or il convient de distinguer nettement ces deux concepts, non seulement opposés, mais ennemis l’un de l’autre. Leur rapport est à l’image des rapports entre un homme et sa maladie. Nous ne confondons pas l’homme avec son mal, nous ne l’appelons pas du nom de sa maladie, nous ne l’en blâmons pas ! L’État en tant qu’entité agissante, le pays avec son gouvernement, sa politique, son armée, ne peuvent plus, depuis 1917, s’appeler Russie ; il n’est pas légitime d’appliquer le mot ‘russe’ à l’actuel gouvernement de l’URSS, ni à ses prochains succès militaires, ni aux autorités d’occupation qu’il mettra en place aux quatre coins du monde, même si le russe doit continuer à leur servir de langue officielle. »

    « Or, à la veille de la guerre de 1914, la Russie connaissait une production florissante, une croissance rapide, une économie souple et décentralisée où personne ne se trouvait limité dans le choix de son activité, une amorce de législation du travail ; la situation matérielle des paysans était prospère, comme elle ne l’a jamais été depuis sous le régime soviétique. Les journaux n’étaient pas soumis à la censure politique préalable (même pendant la guerre), la liberté de la culture était entière. Les intellectuels n’étaient nullement entravés dans leurs activités, toute opinion pouvait être exprimée, toute religion pouvait être confessée, et les établissements d’études supérieures jouissaient d’une autonomie inviolable. La Russie multinationale ne connaissait pas la déportation des peuples ni de mouvements séparatistes armés. Ce tableau ne ressemble en rien à celui qui pourrait être fait de l’époque communiste, il lui est opposé en tout. »


  • L'incitation de l'occident
  • Soljénitsyne accuse les pays occidentaux d’avoir laissé les Russes subir la tyrannie de leurs dirigeants, et particulièrement celle de Staline. Il cite notamment en témoignage la capitulation massive de soldats russes durant la Seconde Guerre mondiale et dénonce l’aveuglement volontaire des autres pays alliés devant ce phénomène. Leur inaction est selon lui un choix dont ils portent la responsabilité. L’écrivain met en avant la cruauté de Staline en énumérant des chiffres sur son despotisme morbide et regrette qu’il n’ait pas été combattu comme Hitler a pu l’être.
    Extraits : « Et en 1941-1945 ? C’est là que, pour la première fois, au su du monde entier, entraînant des millions de personnes, le communisme a enfourché le nationalisme russe, oui l’assassin a enfourché sa victime à moitié morte, sans que cela effraie quiconque aux États-Unis ou en Angleterre : l’enthousiasme de l’Occident a été unanime, il a alors pardonné à la “Russie” son nom malsonnant, il a oublié tous les mauvais souvenirs du passé, pour la première fois il s’est épris d’amour pour elle, à la folie (paradoxalement, du jour où elle avait cessé d’être elle-même) ; et de jubiler et d’applaudir : car le cavalier et sa monture allaient sauver l’Occident du péril hitlérien. »
    « La modestie ne me permet pas de demander ni d’espérer que le professeur Tucker lise ne serait-ce que le premier tome de l’Archipel du Goulag (il serait en fait préférable qu’il lise les trois). Cette lecture lui rafraîchirait la mémoire : il se souviendrait que l’appareil policier communiste, qui devait broyer quelque soixante millions de victimes, fut créé par Lénine, Trotski et Dzerjinski. La Tchéka, qui en fut la première manifestation, avait un pouvoir illimité de fusiller sans procès un nombre illimité de gens. C’est Lénine qui, de sa propre plume, a rédigé l’article 58 du Code criminel, fondement de tout le Goulag stalinien. Et toute la terreur rouge et la répression de millions de paysans ont été l’oeuvre de Lénine et de Trotski. Ce sont leurs instructions que Staline a appliquées scrupuleusement, quoique stupidement, à la mesure de ses capacités intellectuelles. » « Le stalinisme n’a jamais existé ni en théorie ni en pratique : on ne peut parler ni de phénomène stalinien ni d’époque stalinienne, ces concepts ont été fabriqués après 1956 par la pensée occidentale de gauche pour garder les idéaux communistes. Et seul un fantasme pervers permet de faire de Staline un nationaliste russe, alors qu’il a liquidé quinze millions de paysans et des meilleurs, brisé l’échine à la paysannerie russe, c’est-à-dire la Russie même, sacrifié plus de trente millions d’hommes lors de la Seconde Guerre mondiale qu’il a menée sans le moindre souci d’économiser le potentiel humain, sans aucun égard pour son peuple. »


  • La désinformation dans les médias occidentaux
  • L’écrivain est révolté par le manque de professionnalisme des médias occidentaux. Ils récupèrent toutes leurs informations dans les mêmes milieux : des microcosmes narrant une situation de la Russie bien éloignée de la réalité qu’il décrit. Ceux qui témoignent ou font circuler les renseignements en dehors du pays dépeignent avec ardeur une image biaisée de la Russie.

    Extraits : « Entraînés par une vieille tradition mensongère, de nombreux historiens occidentaux, dans leur présentation de la Russie pré-révolutionnaire reproduisent certains arguments de la propagande soviétique. »

    « Néanmoins, aujourd’hui encore, on berne et on berce l’Occident d’illusions et de fallacieux espoirs. Tantôt on lui fait miroiter un différend au sein du Politburo : Brejnev n’est pour rien dans l’invasion de l’Afghanistan ! Tantôt on lui sert les chimères des meilleurs experts, persuadés que ‘l’URSS trouvera son Vietnam’ en Angola, ou en Éthiopie, ou encore en Afghanistan *…+ Il va sans dire que l’information dispensée par des diplomates de cet acabit ne permet pas à l’Occident de comprendre l’URSS ni de prendre toute la mesure du danger. Or les politiciens de cette tendance ont reçu ces derniers temps du renfort : un groupe actif d’émigrés récents s’appliquent à donner des ‘explications’ erronées sur la Russie et l’URSS. Il ne se trouve guère de personnalités marquantes parmi eux, néanmoins ils reçoivent sans coup férir des postes de professeurs et passent pour des hauts spécialistes de l’URSS : c’est qu’ils sentent vite d’où vient le vent et quelle sorte de témoignage on attend d’eux. Insistants, bruyants, répétitifs, dans leurs articles et dans leurs interviews, puis jusque dans les livres *…+ En Occident, ils se sont d’emblée érigés en interprète de la Russie, de l’esprit de son passé, de la vie actuelle du peuple russe (qu’ils n‘ont d’ailleurs pas le loisir d’observer, car ils bénéficiaient de situations privilégiées à Moscou). »

    « À cet égard, l’aveu de R. Kaiser, correspondant du Washington Post, prend toute sa signification : ayant vécu quatre ans à Moscou, il n’a jamais entendu parler de l’importante révolte de Novotcherkassk en 1962 ! Et où les correspondants occidentaux vont-ils puiser leurs informations ? Ils épluchent soigneusement une presse soviétique aussi vide que vaine ; ils glanent les dernières réflexions des diplomates occidentaux dans les couloirs des ambassades (là, les sources coïncident !) ; puis il y a les rencontres fortuites avec d’obscurs représentants de la haute société soviétique (catégorie trop basse et trop hypocrite pour être prise au sérieux). Mais leur source principale reste constituée par des conversations avec le petit groupe de Moscovites qui a enfreint sans retour l’interdiction de frayer avec des étrangers (trop souvent, ils appartiennent à ces cercles de la capitale d’où viennent également les informateurs que j’ai déjà mentionnés). »


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    3 commentaires


    Anonyme
    Anonyme
    Posté le 16 déc. 2016

    c'est intéressant

    Anonyme
    Anonyme
    Posté le 22 oct. 2016

    ça éclaire certaine chose

    Anonyme
    Anonyme
    Posté le 22 oct. 2016

    c'est bon

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