Rhinocéros d'Eugène Ionesco 19.00 / 20

Doc-étudiant vous propose cette fiche de lecture de Rhinocéros d'Eugène Ionesco, cette oeuvre est un monument dans la littérature, et pour ceux qui passerait leurs épreuves de bac, il est vivement recommandé de la lire, ne serait-ce que pour votre culture générale.


Dans cette fiche de lecture de d'Eugène Ionesco, vous retrouverez donc des informations essentielles pour comprendre l'oeuvre Rhinocéros, avec une analyse des propos.


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Résumé


Eugène Ionesco (1909 – 1994), français d'origine roumaine, est un écrivain et un dramaturge. Considéré comme l'un des maîtres du théâtre de l'absurde, il est l'auteur de nombreuses œuvres, telles que La Cantatrice chauve (1950), Les Chaises ((1952) et, bien sûr, Rhinocéros, publié en 1959.


I. Le contexte


Rhinocéros est une pièce de théâtre en trois actes, créée en 1959. C'est l'histoire d'une petite ville atteinte d'une épidémie, la ''Rhinocérite'', maladie touchant les habitants et les transformant tous en rhinocéros. Toutefois, un homme – Bérenger, personnage principal – résiste à la transformation. Cette œuvre est emblématique du théâtre de l'absurde – mouvement littéraire apparu dans les années 50 dont Ionesco est l'un des pionniers –, voulant s'opposer radicalement aux genres classiques.


Avec ce nouveau genre, l'auteur entend contester et témoigner. Il dénonce, avec Rhinocéros, la montée d'un totalitarisme ambiant, en référence explicite au nazisme, mais aussi la condition humaine – un seul homme contre tous – en mettant en avant le mouvement de la résistance face à une dictature.

II.Une oeuvre en trois actes


Rhinocéros est une pièce de théâtre en trois actes, où l'on assiste à l'évolution et la progression de l'épidémie : la transformation des personnages en rhinocéros.


Acte 1


Les premiers rhinocéros apparaissent, un premier, un second, sous le regard perplexe des habitants. L'indifférence reprend ses droits, mais par la suite, l'effroi et l'incompréhension saisissent petit à petit les personnages. L'épidémie de rhinocérite commence, et ses conséquences : peur, déni, désarroi... Des réactions humaines face à un mouvement contre lequel on ne semble pas pouvoir lutter.


Acte II


La maladie progresse et de plus en plus d'habitants sont touchés par la rhinocérite et se transforment. Malgré le refus de cette terrible réalité devenue incontournable, une soumission, les gens deviennent des rhinocéros. Les pompiers interviennent pour secourir leurs semblables, mais ne savent plus que faire. On assiste même à la métamorphose progressive de l'un des habitants : Jean, ami du personnage principal, Bérenger.


Acte III


La ville n'est maintenant peuplée que de rhinocéros, les personnages n'ayant pu enrayer l'épidémie. Ils se sont donc soumis à la maladie, ils ont baissé les bras, sauf Bérenger, le seul à se révolter. Au départ, empli de doutes, à deux doigts de renoncer – les habitants, dont sa bien-aimée, tentant de lui faire entendre raison en lui disant de se rendre à l'évidence et de capituler -, il décide de ne pas se soumettre et finit par cette phrase : « Contre tout le monde, je me défendrai ! Je suis le dernier homme, je le resterai jusqu'au bout ! Je ne capitule pas ! »


III. Une pièce moderne


La particularité de Ionesco est de mêler tradition et modernité. Il qualifie lui-même son travail de « farce tragique », car le comique vient s'ajouter au drame.


1. La tradition


L'auteur reprend une tradition théâtrale bien connue : le monologue. Le monologue, au théâtre, est une scène où un personnage se parle à lui-même, mais à haute voix. Souvent, il révèle ses sentiments, ses conflits intérieurs et sa solitude face à la situation ambiante. L'auteur dévoile, à travers Bérenger, un héros tragique traditionnel. La tirade est, en effet, composée de nombreuses interjections répétées – procédé permettant d'exprimer une émotion spontanée, en un message souvent bref, et se terminant pas un point d'exclamation, « Hélas ! » – et des phrases exclamatives reflétant son combat intérieur, son désespoir et enfin sa prise de position.


2. La modernité


Toutefois, la tradition s'arrête ici pour Eugène Ionesco, afin de laisser place à la nouveauté, ce qui donne au théâtre de l'absurde toute son originalité. L'auteur, ici, affirme, dénonce, témoigne d'une situation à laquelle il n'adhère pas, sous le couvert de divers procédés, telle la métaphore du rhinocéros, des bêtes massives et sauvages représentant un totalitarisme d'avant-guerre.La lutte intérieure de Bérenger illustre la résistance contre la mise en place de cette dictature : il est seul contre tous, mais décide quand même de se battre.


On voit apparaître de nouvelles situations, du jamais vu. – l'intervention du fantastique avec la métamorphose : « corne qui pousse » ; – les didascalies – note rédigée afin de donner des indications scéniques, d'action, de jeu, de mise en scène – qui décrivent de nombreux éléments visuels : décors, accessoires, gestes... ; – des références à des objets modernes : « la carabine » ; c'est ce qu'on appelle un anachronisme. L'anachronisme est une erreur chronologique. Autrement dit, dans une œuvre, cela consiste à placer un objet ou un concept à une époque où il est impossible de le trouver ; par exemple : une télévision au Moyen Âge. – Un dénouement ambigu laisse place au questionnement et à l'interprétation. Bérenger est à présent seul, mais se rebelle. Que va-t-il devenir ? Va-t-il gagner le combat ?


IV. Les astuces d'un auteur


Les procédés stylistiques sont souvent la solution pour un auteur d'établir ses intentions, sans toutefois se dévoiler complètement. Avec Rhinocéros, Ionesco a eu recours à de nombreux subterfuges et effets – pour certains déjà cités ci-dessus. L'oxymore – ou oxymoron – est une figure de style visant à rapprocher, associer deux termes en principe totalement opposés.Ainsi, l'auteur désigne lui-même sa pièce de « farce tragique », où autodérision et tragique s'entremêlent.


La métaphore est également une figure de style où on établit une comparaison, mais sans outil de comparaison. Il n'y a pas d'élément introducteur : ''comme'', ''tel'', etc. La métaphore consiste à établir une analogie entre deux éléments afin de traduire sa pensée de façon plus riche, mais moins directe. Pour exemple, Ionesco veut dénoncer la montée du nazisme, mais ne le fait qu'en remplaçant une dictature en pleine ascension et la naissance d'un mouvement résistant par la métamorphose des hommes en bêtes sauvages semblables les une aux autres et la lutte d'un seul homme contre tous les autres.Le dynamisme de la pièce repose beaucoup sur des effets de style et de langage avec lesquels l'auteur s'amuse et crée ainsi un nouveau genre.


Un lexique inversé : les rhinocéros sont humanisés et glorifiés par des termes appréciateurs : « beaux », « magnifique ». L'être humain est, quant à lui, déshumanisé et rabaissé par des termes péjoratifs : « laid », « trop blanc ». Les didascalies sont très importantes car elles ajoutent de la vie : un décor précis, des déplacements décrits, des gestes significatifs... « Il décroche les tableaux, les jette par terre avec fureur, il va vers la glace » ; « Il a un brusque sursaut ».


Le langage est riche, notamment en raison des nombreuses onomatopées comme les barrissements.


L'énergie de la pièce est entretenue par les exclamations, « J'ai eu tort ! » ; les questions, « Deviendront-elles rugueuses ? » ; les phrases courtes, « C'est moi, c'est moi. », « Je n’arrive pas à barrir. Je hurle seulement. » Les registres de langage se mélangent : comique, tragique, comique de gestuelle, répétitions, etc.


Une crise existentielle et la quête d'identité se font en une seule tirade : la lutte intérieure du personnage principal qui, en un monologue final, constate, doute, désespère, culpabilise, relativise et enfin se rebelle contre l'oppresseur.


v. Conclusion


Rhinocéros est une pièce de théâtre qui représente à la perfection le théâtre de l'absurde. Eugène Ionesco signe, ici une œuvre où il témoigne d'un vécu. Les faiblesses de l'homme sont mises en avant : le ''troupeau'' qui se soumet à l'oppresseur, sans chercher à lutter ; mais aussi la résistance : un homme en plein désarroi, seul contre tous, mais qui n'abandonne pas. Un constat qui fait réfléchir et qui laisse la part belle à l'interprétation personnelle et à la nouveauté d'un genre artistique.


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2 commentaires


jeankevinpipi
jeankevinpipi
Posté le 23 mai 2021

 trres biien

Anonyme
Anonyme
Posté le 13 févr. 2014

Je connaissais déjà cette oeuvre c'est vraie qu'elle est à connaître, je recommande !

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