Dissertation : L'expérience nous instruit-elle ? 18.00 / 20

Annale Bac : L'expérience nous instruit-elle ?

Utilisez ce corrigé de dissertation de philosophie pour avancer plus efficacement dans vos révisions du Bac de Philosophie. « L'expérience nous instruit-elle ? » est une annale de philosophie très récente, ce corrigé de dissertation vous conviendra donc amplement si vous avez à préparer un sujet équivalent. Bien évidemment, copier ce sujet à un examen national tel que le Bac relèverait de la pure folie ! Utilisez cette dissertation de philosophie sur l'expérience pour vous aider à réviser et non pas à tricher.

« L'expérience nous instruit-elle ? » est un sujet de philosophie corrigé pour terminale L, ES, S et STG. Il est découpé en un plan détaillé et vous aidera à réussir votre Bac de Philosophie en 2013. En utilisant cette dissertation de philo à bon escient, vous aurez nettement moins de mal à comprendre vos cours de terminale sur l'expérience.
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Introduction

Dans le sens commun, l'expérience est naturellement vue comme une source d'instruction. En tant que l'expérience est une condition essentielle de l'existence, chaque jour est une nouvelle expérience à vivre avec son lot de nouveautés et de répétitions. En ce sens, l'expérience quotidienne que chacun fait est à la fois source de nouveauté, et à la fois réitération de faits d'expérience déjà vécus, devenant ainsi une simple habitude. Mais cette habitude renouvelée apporte aussi son lot d'instructions. L'expérience que l'on fait par habitude en effet, permet de développer un savoir-faire, une habileté. Si l'expérience peut être vue comme nouveauté qui apporte un savoir jamais rencontré auparavant ainsi que comme perfectionnement d'un savoir-faire, alors celle-ci est certainement source d'instruction. Par ailleurs, l'instruction peut aussi être prise dans le sens d'une édification du savoir. S'instruire, c'est alors former des connaissances, un savoir. Néanmoins, si l'expérience est source d'instruction, peut-on considérer qu'elle suffise pour nous instruire ? Nous nous interrogerons alors sur les conditions qui permettent de dire que l'expérience nous instruise, et tenterons de dégager si celle-ci a aussi des limites.

Nous verrons tout d'abord que l'expérience est nécessairement à la source de notre instruction et de la connaissance. Cependant, parce que l'expérience est toujours singulière, elle ne saurait être l'unique fondement qui nous instruit, mais qu'elle nécessite une autre instance qu'est l'esprit humain. Enfin, bien qu'elle soit à la source de la connaissance, nous verrons que l'expérience possède ses limites propres dont l'esprit humain peut se passer sans pour autant renoncer à s'instruire.

1) L'expérience est à la source de l'instruction et de la connaissance

L'homme est un être sensible, et à ce titre il reçoit des impressions de l'extérieur qui lui permettent de faire l'expérience du monde. Cette expérimentation passe par les sens de l'homme, il sent, ressent, perçoit, et voit. Pour Aristote, l'observation est la source des connaissances, elle en est le premier jalon. Il n'y a en effet pas de savoir ou d'instruction possible sans une expérience première qui en soit à l'origine. En ce sens, toute connaissance commence et passe par l'expérience sensible que chaque être fait dans sa vie quotidienne. L'éducation, la formation individuelle d'un être procède ainsi de son expérience personnelle qu'il fait et qui s'accroît chaque jour. Un homme s'instruit et s'éduque au quotidien par les nouvelles expériences qui se présentent à lui. On dit faire de nouvelles expériences, enrichir son expérience et se former par expérience. En ce sens, l'expérience est bien la source de l'instruction en tant qu'elle éduque et permet d'apprendre, de tirer des connaissances nouvelles.

De même, l'expérience n'est pas seulement ce qui en tant que nouveauté permet de s'éduquer, mais elle est aussi une réitération semblable d'expériences déjà vécues. Etre expérimenté, c'est renouveler ses expériences pour se perfectionner et acquérir un savoir-faire, une habileté. C'est ainsi à force d'expériences similaires auxquelles on a déjà fait face que l'on peut se confronter aux erreurs de son passé et tirer les leçons qui s'imposent afin de s'instruire en conséquence. Tout comme un médecin s'éduque et gagne en connaissance à force d'être confronté à des cas pathologiques dont il a déjà fait l'expérience, ou qu'un charpentier gagne en habileté à mesure de sa pratique réitérée. C'est pourquoi les connaissances s'acquièrent par l'expérience. Et bien souvent, l'expérience passe par l'observation répétée des faits que l'on perçoit, et qui permettent de fonder un savoir en tirant des généralités par induction. Cependant, si l'expérience est la source des connaissances, elle est aussi à la source des illusions qui nous conduisent à établir un savoir partiel ou tronqué. En effet, pour David Hume, il découle de l'expérience une simple habitude impropre à fonder le savoir objectivement. Car on peut bien à force d'observations croire que le soleil se lèvera demain comme il le fait chaque matin, mais rien ne fonde ce savoir puisqu'il repose tout entier sur une habitude acquise. Il en va de même pour un médecin : car celui-ci peut fonder son diagnostic sur un cas de patient similaire dont il a déjà fait l'expérience, mais celui-ci pourra aussi être source de confusion en assimilant les deux cas comme un cas unique alors que les vraies causes qui préside à chacun des deux cas ne sont pas déterminées et différenciées comme elles devraient l'être.

Par expérience donc, on s'instruit en tant qu'elle est la source de notre connaissance et de notre éducation, de notre apprentissage. Néanmoins, parce qu'elle est toujours singulière, portée sur un cas particulier dont on ne connait pas nécessairement les vraies causes qui y sont à la source, elle ne permet pas d'assoir un savoir fondé objectivement. C'est pourquoi il faut concevoir que si l'expérience est nécessaire pour s'instruire, elle ne serait toutefois l'être comme l'unique source de notre instruction.

2) L'expérience n'est pas l'unique fondement qui nous instruit

A l'encontre du courant empiriste pour lequel toute connaissance dérive de l'expérience en tant que l'on reçoit des impressions et qu'elles sont le seul mode de connaissance possible ; s'oppose le courant rationaliste pour lequel c'est la raison humaine qui permet de fonder les connaissances. En effet, face aux données de l'expérience sensible, l'esprit humain possède des idées et une capacité innées en lui-même qui lui permet de se constituer en qualité d'être doué de connaissances. Ces idées innées sont d'ailleurs au fondement de la philosophie cartésienne puisque, dans les médiations métaphysiques, Descartes s'attèle à démonter toutes les connaissances acquises par expérience sous prétexte que « les sens sont trompeurs », pour bâtir un savoir assuré sur les seules idées qu'il a en lui et dont il lui est impossible dès lors de douter. Ainsi explique-t-il, ce n'est pas à l'extérieur de moi que je dois trouver la preuve de mon existence, mais c'est en moi-même en tant que j'ai cette idée d'existence.

De même, à l'encontre de la thèse empiriste défendue par hume selon laquelle nos connaissances dérivent de l'expérience mais ne sont que des habitudes, Kant montre que si l'expérience est bien à la source de la connaissance, elle ne permet pas à elle seule de la fonder objectivement. Pour lui, l'espace et le temps sont les deux formes de la sensibilité par lesquelles on intuitionne et réceptionne les données sensibles extérieures. Mais ces données d'expériences, parce qu'elles sont toujours singulières et particulières, ne sauraient permettent de fonder un savoir objectif. Elles ne sont en effet que des données brutes qu'il s'agit pour l'esprit humain de traiter et de catégoriser pour qu'elles puissent servir à produire une synthèse générale de laquelle seule pourra découler une connaissance objective et se réclamant d'une universalité. Pour lui donc, la position est intermédiaire : entre un empirisme qui revendique que tout le savoir provient de l'expérience et un rationalisme qui défend l'idée que le savoir ne découle que de l'esprit humain, Kant unit les deux en faisant de l'expérience la source des connaissances mais de l'esprit humain celle qui les synthétise et les subsume pour produire un savoir objectif qui nous instruise.

Dès lors, si l'expérience est nécessaire pour tirer un savoir et permettre une instruction, elle ne semble toutefois pas suffisante. Pour nous instruire, les expériences devraient donc être rassemblées et confrontées sous l'instance supérieure de la raison humaine. Le savoir n'est pas tant dans l'objet dont on fait l'expérience que du côté du sujet qui produit une connaissance, mais dans la liaison des deux. Cependant, l'expérience permet-elle toujours de nous instruire et de retirer un savoir ? Ne peut-on pas se passer de l'expérience pour s'instruire ?

3) L'esprit humain peut se passer d'expérience sans pour autant renoncer à s'instruire

La science procède ainsi qu'elle élabore des hypothèses afin de les tester. En utilisant un protocole expérimental, les expériences auxquelles elle soumet les hypothèses permettent dès lors de les confirmer ou de les infirmer. Toute hypothèse, pour qu'elle nous instruise doit ainsi pouvoir être soumise à des expériences afin d'être vérifiée. L'expérience est ainsi la norme pour élaborer une connaissance d'abord produite dans l''esprit humain sous la forme d'une hypothèse. Néanmoins, il est des théories qu'il est impossible de vérifier expérimentalement car elles dépassent nos capacités d'expérimentation. Et bien que non vérifiables par expérience, les théories élaborées uniquement dans l'esprit humain peuvent pourtant également nous instruire. Il en va ainsi des expériences de pensées auxquelles s'adonnent ponctuellement les scientifiques. Grâce à celles-ci, et bien qu'elles ne puissent être objet d'une expérience réelle dans le monde, elles ont toutefois ce rôle de nous instruire en accédant par la seule pensée à des conclusions qui nous font accéder à un savoir. Dès lors, on perçoit que si habituellement l'expérience combinée à la rationalité permet de nous instruire, l'expérience ne paraît toutefois pas toujours indispensable. L'expérience a ses limites dont la raison peut se passer, sans pour autant renoncer à s'instruire et acquérir un savoir.

Conclusion

Nous avons vu que l'expérience est à la source de notre instruction. Parce qu'elle est absolument nécessaire à l'origine de nos connaissances, et pour paraphraser Kant « il n'y a pas de connaissance sans quelque objet à intuitionner » ; l'instruction ne saurait toutefois pas se résumer à une pure élaboration de l'esprit humain qui ferait l'économie de toute expérience. Toutefois, de ce statut de nécessité, l'expérience parce qu'elle possède également ses limites propres, n'a pas vocation à être la source de toutes nos connaissances. L'esprit humain a aussi cette faculté que de s'instruire par lui-même en s'exonérant de l'expérience et des expérimentations.

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9 commentaires


Anonyme
Anonyme
Posté le 27 janv. 2016

bonne démarche de la part de l'élève.

Anonyme
Anonyme
Posté le 27 nov. 2015

il est fantastique

Anonyme
Anonyme
Posté le 27 nov. 2015

lisez ce document

Anonyme
Anonyme
Posté le 27 nov. 2015

bon à lire

Anonyme
Anonyme
Posté le 14 juin 2015

Assez bonne approche et permet de s'approprier la démarche. Bon pour un élève moyen.

 

Anonyme
Anonyme
Posté le 5 mai 2015

Merci c'est gentil

Anonyme
Anonyme
Posté le 5 mai 2015

Très bon travail

 

 

Anonyme
Anonyme
Posté le 1 mai 2015

Merci beaucoup

Anonyme
Anonyme
Posté le 26 avr. 2013

Une dissertation de philosophie très intéressante selon moi. Tout le monde devrait s'en inspirer pour réviser sa philo. En plus corrigé comme ça c'est rare.

J'ai vérifié avec le cours d'une amie et ça correspond bien à ce qui est demander !!!!

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