Dissertation : La recherche de la vérité peut-elle se passer du doute ? 17.00 / 20

Corrigé bac : La recherche de la vérité peut-elle se passer du doute ?

Cette année 2012, ce sont les étudiants de terminale préparant un baccalauréat technologique qui ont eu à traiter ce sujet. La problématique n’était certes pas des plus simples, mais il suffisait d’avoir bien assimilé les cours de philosophie concernant ce sujet. Cependant, n’oubliez pas que la philosophie est une matière qui requiert beaucoup de réflexion personnelle. La concentration était donc le maître-mot de cette épreuve.

Le correcteur attendait plusieurs choses. Premièrement, il fallait donner une définition de la vérité, en expliquant bien les moyens pour y accéder. Il fallait aussi expliquer ce qu’était le doute de la même manière. Il était par ailleurs nécessaire d’évoquer un grand nombre de sujets concernant le subjectivisme et le scepticisme. Aborder un thème étroitement lié au sujet de votre épreuve était un élément indispensable de votre notation.

En décomposant la problématique posée, il était indispensable que vous vous penchiez sur les mots « nécessaire » et « recherche ». Retenez donc bien qu’il s’agit là de quête et que par « nécessaire » on entend « ce qui ne peut pas être autrement ».

Souvenez-vous que dans tous les cas, pour bien élaborer votre dissertation de philosophie, il est nécessaire que vous preniez position et que vous étayiez la thèse soutenue. Votre réponse à la problématique ne doit pas être mitigée, évitez-donc les plans dialectiques qui vous mèneront au « thèse-antithèse-foutaise ! »

Si vous vous préparez actuellement aux épreuves du bac de philosophie, ce corrigé vous sera d’une très grande utilité. Il vous permettra en effet de bien préparer ce sujet de dissertation, et surtout de l’aborder de la meilleure façon possible.

Plan annale : La recherche de la vérité peut-elle se passer du doute ?

Le plan de cette annale du bac se déroule comme suit :


  • le doute est nécessaire : Il permet de rechercher la vérité en se basant sur ce qui nous semble solide.
  • le doute ne doit pas être constamment mobilisé : Dans le cas contraire, il viendrait à entraver notre recherche de la vérité.
  • le doute doit rester à sa place : Mais il ne doit pas autant cesser d’exister.
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La recherche de la vérité peut-elle se passer du doute ?

La philosophie s’apparente souvent à la recherche de la vérité, quête qui préside à la théorie platonicienne des Idées. Celle-ci stipule en effet qu’au monde sensible formé des objets de la réalité qui ne sont que des apparences, s’oppose le monde des idées formé des formes intelligibles, modèles de ces apparences sensibles. Aussi pour Platon, la connaissance véritable, la vérité des constituants du monde réside dans ces formes intelligibles qu’il s’agit de retrouver. A la fausseté de nos opinions quant au monde sensible comme apparence, il faut ainsi viser ces formes idéelles comme étant la connaissance vraie. Or ces apparences nous aveugles, et nous empêchent de reconnaitre ces vérités. L’allégorie de la caverne suggère alors que les hommes après avoir été habitués à contempler des ombres projetées sur les murs, ne parviennent plus à reconnaitre les Idées lorsqu’ils regardent en direction de la lumière qui projette ces ombres. Car la vérité n’est jamais donnée d’emblée, mais constitue bien une recherche qui suppose un effort, qui est ici effort pour se souvenir de ces Idées. De cette recherche de la vérité, surgit donc un moment de doute où il faut remettre en question son savoir apparent.

Entre croyance et vérité, le doute serait-il donc un passage nécessaire ? Dès lors, quel statut et quelle fonction attribuer au doute pour la recherche de la vérité ?

Nous verrons d’abord que contre les préjugés et la doxa, le doute est une posture constructive et nécessaire qui permet de rechercher la vérité sur des bases solides. A l’inverse, nous verrons que le doute, si il est nécessaire ne doit pas être constamment mobilisé sous peine de ne parvenir à aucune vérité et à entraver sa recherche. C’est pourquoi, nous nous attacherons à remettre à sa bonne place le doute pour parvenir à garantir et rechercher la vérité.


Parvenir à découvrir la vérité, c’est apprendre à se défaire de ses opinions et de ses préjugés. C’est ne pas se complaire dans la croyance que l’on détient un savoir vrai mais être capable de le remettre en question et de le confronter au doute qui permettra de l’ébranler ou au contraire de le confirmer. Cette démarche du doute est ainsi celle qui préside à la philosophie cartésienne. Dans les méditations métaphysiques, Descartes fait appel à un principe qui consiste à douter de tout et à remettre en question l’ensemble des connaissances jusque-là acquises et admises pour vraies afin de fonder le savoir sur un principe assuré dont nul doute ne serait dès lors plus permis : le doute méthodique. Celui-ci consiste à rejeter en bloc toutes ses connaissances qui ne sont pas entièrement certaines et indubitables dans le but d’en trouver un fondement assuré. En doutant de tout, en remettant en question le savoir et les opinions qui semblaient vrais, cette méthode devrait permettre selon lui de parvenir à rechercher la vérité. Un doute nécessaire, pour faire table rase des choses douteuses et fonder la vérité sur un principe certain. La seule chose dont il parviendra à extirper et à sauver de son doute, est l’idée de Dieu qu’il détient en lui-même et dont il ne peut se résoudre à douter. En effet, si cette idée est en lui, c’est que quelqu’un l’y a mise, et ce ne peut être que Dieu lui-même. De ce principe premier découlera l’ensemble des connaissances fondées et assurées indubitablement, évacuant ainsi le doute qui présidait au fondement de la recherche de la vérité.

Aussi, si le doute est premier pour rechercher la vérité, une fois atteinte, celle-ci n’est plus remise en question et le doute n’est plus requis. Pourtant, de la même manière que le doute méthodique permettait de se débarrasser de ses préjugés, la vérité ainsi atteinte n’est-elle plus désormais chargée de doute ? Autrement dit, le doute remettant en cause les apparentes vérités débouche à nouveau sur une vérité de principe qui pourrait néanmoins conserver une part de doute mais que Descartes évacue.


Car en effet, comment parvenir à une vérité si le doute est toujours présent dans chacune ? De fait, le doute, s’il permet de rechercher la vérité, ne doit-il pas cesser sous peine de ne jamais parvenir à quelque vérité que ce soit ?


Chez Descartes comme on l’a vu, le doute est une première étape pour parvenir à la vérité. Pour lui, la vérité ne peut être atteinte sans poser un moment de doute. Et pour éviter de sombrer dans un scepticisme, Descartes postule une vérité première, celle de l’idée de Dieu dont il n’est plus permis de douter. Or, cette position apparait comme un serpent se mordant la queue puisque cette vérité apparemment indubitable atteinte par le doute l’évacue par là même. C’est pourquoi, si la recherche de la vérité passe par le doute, on peut tout aussi bien affirmer que la vérité elle-même doit conserver une part de doute et qu’il n’est pas possible de ne rien affirmer comme vrai qui s’émancipe du doute. Cette position est à la fois celle de Socrate qui expliquait que ce qu’il savait était précisément qu’il ne savait rien, considérant par là que tout savoir vrai n’avait jamais de position absolue mais qu’il devait nécessairement toujours être remis en question par un doute. Le doute est alors un passage obligé pour la recherche de la vérité, mais plus qu’un passage, il est un obstacle ou une position qui consiste à ne jamais rien tenir pour vrai. Cette position est aussi celle des sceptiques pour qui la doxa vraisemblable n’a jamais valeur de vérité. Pour eux, la recherche de la vérité passe également par le doute, mais parce qu’il y a toujours un doute possible, la vérité n’est jamais atteignable. La position ainsi retenue réside dans l’épochè, c’est-à-dire la suspension du jugement. Ne jamais rien affirmer comme vrai, mais bien plutôt toujours se résoudre à maintenir le doute afin de ne pas sombrer dans le dogmatisme qui consiste à se poser comme détenteur de la vérité. Pourtant, cette position est inconfortable. Car si le doute est omniprésent, alors il ne peut y avoir recherche de la vérité. Celle-ci se trouve entravée par l’incertitude constamment présente.


Dès lors, quelle fonction conférer au doute dans la recherche de la vérité et quel statut lui accorder. Si le doute est nécessaire, comment l’employer pour parvenir à rechercher la vérité ?


En effet, le doute chez les sceptiques apparaît comme une fin. En tant que fin, il entrave ainsi la découverte de la vérité, conduisant nécessairement à retenir son jugement pour ne jamais y parvenir. Or, si le doute comme fin n’est pas tenable, c’est que celui-ci doit être usité comme un moyen pour progresser dans cette quête de vérité. Lorsque David Hume s’interrogea sur ce qui fonde le savoir et par extension ce qui peut être tenu pour vrai, il montra qu’en réalité ce que l’on croit vrai n’est en fait qu’une posture prise par habitude. Parce que nous avons pris l’habitude de voir le soleil se lever chaque matin, alors nous avons toutes les raisons de croire de manière assurée qu’il se lèvera demain. Pourtant, cette croyance de détenir la vérité n’a pas de fondement assuré mais repose tout entier sur la simple habitude acquise par le principe d’induction. Les lois de la nature sont ainsi élaborées par l’observation réitérée de faits et d’évènements communs, desquels on tire des lois générales tenues pour vraies. On évacue ainsi le doute qui est remplacé par l’habitude, et l’on élève cette habitude au rang de vérité. Mais alors, ne retombe pas dans l’écueil de Descartes selon lequel cette vérité postulée par habitude ne saurait être remise en question ? Si le doute comme moyen permet d’accéder à des vérités, il faut également qu’il perdure au-delà des vérités découvertes sous peine de sombrer dans un dogmatisme.

La science recherche la vérité, et pour y parvenir, elle pose des hypothèses qu’elle vérifie. Pourtant, elle ne manque pas de continuer à douter une fois ces vérités atteintes, et c’est pourquoi l’on parle de progrès scientifique. Une théorie qui prétend décrire la réalité est tenue pour vraie, tant qu’une autre plus adéquate n’a pas encore été découverte. Tant qu’une théorie est vérifiée, elle a valeur de vérité, mais pour que celle-ci puisse être remise en question et donc conserver une part de doute quant à sa véracité, il faut lui adjoindre un principe qui a été élaboré par le philosophe Karl Popper. Avec son principe de falsification, il introduit ainsi l’idée que toute théorie visant à dire une vérité ne doit pas seulement être l’objet d’une vérification, mais qu’elle doit pouvoir être falsifiable, c’est-à-dire remise en question. Ce principe insère ainsi une part de doute quant à la vérité que dit la science. Avec lui, la science n’est pas vraie toujours et tout le temps, mais ses théories restent vraies tant qu’elles n’ont pas été falsifiées. De fait, le doute apparaît comme un moyen et non plus comme une fin pour progresser dans la recherche de la vérité. Il est une propédeutique qui rend possible la recherche de la vérité sans jamais s’arrêter à une vérité partielle. Aussi, si la recherche de la vérité est possible, c’est bien parce que le doute subsiste à l’intérieure de celle-ci. Qu’il cesse, et la vérité n’a plus que comme fondement un dogmatisme qui s’apparente à une croyance.


Comme nous l’avons vu, le doute est un moyen de lutter contre les préjugés et les opinions vraisemblables. Il participe de la recherche de la vérité. Douter est alors une posture qui rend possible cette quête perpétuelle. Cependant, si cette recherche ne saurait se passer du doute pour parvenir à ses fins, à trop le mettre sur un piédestal il l’entrave et conduit au pur scepticisme. C’est pourquoi, si le doute est nécessaire à la recherche de la vérité, il faut qu’il soit constant bien que mesuré.
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12 commentaires


Anonyme
Anonyme
Posté le 10 mars 2016

bien organisé, ce travail! bravo

Anonyme
Anonyme
Posté le 10 mars 2016

bien organisé, ce travail! bravo

Anonyme
Anonyme
Posté le 15 févr. 2016

tres bonne approche facilemen assimilable

Anonyme
Anonyme
Posté le 20 nov. 2015

BON DOCUMENT

Anonyme
Anonyme
Posté le 20 nov. 2015

TRES BIEN

Anonyme
Anonyme
Posté le 18 juin 2015

Ca

Anonyme
Anonyme
Posté le 18 juin 2015

Très intéressant

Anonyme
Anonyme
Posté le 1 avr. 2015

je trouve ce document intéressant Merci

Anonyme
Anonyme
Posté le 5 janv. 2015

bonne dissertation, bien construite. 

Anonyme
Anonyme
Posté le 22 nov. 2012

ette dissert est vraiment intéressante !

Elle servira à beaucoup de monde à mon humble avis ;)

Merci pour ce doc. Je me souviens encore quand j'avais passé le bac, pfiou ça fait tellement longtemps ! J'en avais bavé avec la philo ! Mais bon c'était très intéressant

Anonyme
Anonyme
Posté le 9 nov. 2012

Cette dissert est vraiment intéressante !

Elle servira à beaucoup de monde à mon humble avis ;)

Merci pour ce doc. Je me souviens encore quand j'avais passé le bac, pfiou ça fait tellement longtemps ! J'en avais bavé avec la philo ! Mais bon c'était très intéressant

Anonyme
Anonyme
Posté le 7 nov. 2012

Cette dissert est vraiment intéressante !

Elle servira à beaucoup de monde à mon humble avis ;)

Merci pour ce doc. Je me souviens encore quand j'avais passé le bac, pfiou ça fait tellement longtemps ! J'en avais bavé avec la philo ! Mais bon c'était très intéressant

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