Résumé La controverse de Valladolid 14.00 / 20

La controverse de Valladolid est un ouvrage de Jean-Claude Carrière, issu d’un fait historique portant le même nom. Au début du livre, une note de l’auteur figure pour expliquer qu’il a romancé ces faits : « La controverse de Valladolid est un événement historique, mais elle ne s’est pas déroulée comme je la raconte ici […] Je n’ai eu pour intention que de soumettre un récit diffus à une dramaturgie, que de tendre et durcir l’action. La vérité que je cherche dans le récit n’est pas historique, mais dramatique. »


L’événement - la dispute - a bien eu lieu et les catholiques ont effectivement examiné les opinions respectives de Las Casas et Sepùlveda sur la question de l’évangélisation par la force du peuple indien, mais rien n’indique qu’ils se sont rencontrés et qu’ils ont débattu de manière frontale, comme c’est le cas dans le roman.

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La controverse de Valladolid est un ouvrage de Jean-Claude Carrière, issu d’un fait historique portant le même nom. Au début du livre, une note de l’auteur figure pour expliquer qu’il a romancé ces faits : « La controverse de Valladolid est un événement historique, mais elle ne s’est pas déroulée comme je la raconte ici […] Je n’ai eu pour intention que de soumettre un récit diffus à une dramaturgie, que de tendre et durcir l’action. La vérité que je cherche dans le récit n’est pas historique, mais dramatique. »


L’événement - la dispute - a bien eu lieu et les catholiques ont effectivement examiné les opinions respectives de Las Casas et Sepùlveda sur la question de l’évangélisation par la force du peuple indien, mais rien n’indique qu’ils se sont rencontrés et qu’ils ont débattu de manière frontale, comme c’est le cas dans le roman.


I. Les personnages principaux


1. Bartolomé de Las Casas


Le père Bartolomé de Las Casas est un dominicain âgé de 76 ans. Contrairement à ce que son âge pourrait indiquer, il est un homme d’une grande vigueur. Il a d’abord été un jeune colon inconscient de ce qu’il pouvait faire subir aux Indiens. Puis, il a eu une révélation et a compris que les Indiens étaient des hommes comme lui, des fils de Dieu et que le traitement que les colons espagnols leur réservaient n’était pas acceptable. Il est ainsi un ardent défenseur de leur cause, arguant que les Indiens sont des hommes, et non une race inférieure que l’on peut massacrer, torturer ou évangéliser par la force. Il a beaucoup voyagé et possède une solide expérience de terrain. Pour ces raisons, il n’a pas pu se consacrer autant qu’il l’aurait souhaité à la théologie. Il sait que ce manque le dessert au cours de la dispute, mais il a choisi d’aider les plus démunis tout au long de sa vie.


2. Ginès de Sepùlveda


Sepúlveda est un brillant chanoine philosophe maîtrisant à la perfection l’art de la dialectique. Il a énormément étudié et fait preuve de beaucoup de stratégie dans ses prises de parole. Il est favorable à l’évangélisation à tout prix : y compris celui de la guerre. Il possède une excellente vue d’ensemble lui permettant d’avancer ses arguments au gré de conclusions logiques, mais il n’a jamais pu assister de près aux outrages qui ont été infligés aux Indiens. Au même titre qu’une bonne partie des religieux présents lors de la dispute.


3.Le Cardinal Roncieri



Le cardinal Roncieri est le légat envoyé de Rome par le pape. Il est chargé d’arbitrer la dispute et de juger si l’Église doit considérer les Indiens comme des hommes. Il est un personnage extrêmement cultivé et habile et ne manque pas de soulever les faiblesses ou les incohérences dans les discours des deux opposants. Il cache méthodiquement son opinion et se donne le temps d’une réflexion constructive en faisant durer plusieurs jours la dispute. Il ose parfois des choix surprenant en invitant des Indiens, des colons et des bouffons dans l’église accueillant le débat.


II. Le résumé de l’histoire


L’auteur expose les grandes lignes du contexte historique. La dispute se déroule donc en Espagne, à Valladolid en 1550. Les Espagnols ont colonisé le Nouveau Monde et se servent des Indiens comme d’esclaves quand ils ne les maltraitent pas. Cette colonisation rapporte une manne financière considérable au Royaume espagnol, notamment en raison de l’exploitation des ressources locales. Mais Charles Quint a souhaité qu’une réflexion ait lieu sur les méthodes de la conquête de ce continent.


Sepúlveda a écrit un manuscrit approuvant et encourageant l’évangélisation par la guerre si cela est nécessaire. Son travail n’a pas été accepté à l’imprimatur et un débat doit avoir lieu sur le thème de son projet. Ce débat servira de prétexte à cette réflexion.


La controverse de Valladolid mettra ainsi en confrontation les théories de Sepúlveda et celles de Las Casas, défenseur des Indiens. Ses acteurs savent qu’elle risque fortement de déboucher sur une conclusion qui bousculera l’Église tout entière, mais aussi le Royaume d’Espagne.


Alors que la dispute commence, le cardinal Roncieiri trébuche légèrement sur une marche défectueuse, ce qui est de mauvais augure. Toutefois, il continue son chemin comme si de rien n’était. Il résume les grandes lignes du débat à venir et donne la parole à Las Casas en premier. Le dominicain essaie tant qu’il peut de relater l’horreur à laquelle il a assisté : les massacres, la torture, les humiliations faites aux Indiens, et ce en grand nombre. Il passe un temps considérable à énumérer toutes ces actions qu’il estime être de véritables crimes. Ensuite, c’est au tour de Sepúlveda de s’exprimer. Il est un habile orateur et il est difficile de distinguer pour son adversaire où il veut en venir et par conséquent les pièges à éviter.


Qui plus est, les nombreux prêtres présents sont, à l’image de Sepúlveda, des religieux plus sensibles aux recherches qu’à l’action. Beaucoup d’entre eux n’ont jamais traversé l’océan, contrairement à Las Casas.


Sepúlveda cherche à établir que les Indiens sont des hommes possédant une âme inférieure, tandis que Las Casas veut démontrer qu’ils sont égaux aux catholiques et qu’ils sont des hommes à part entière. Ils usent de documents écrits et de manoeuvres diverses pour influencer l’auditoire dans leur sens. Sepúlveda, à la grande surprise de tous, fait notamment apporter sur place une sculpture représentant un dieu indien. Tous les hommes présents dans l’église la trouvent laide et Sepúlveda appuie sur cet argument : les Indiens n’ont pas de goût pour le beau, ce qui engendre selon lui qu’ils sont de condition inférieure.


La dispute dure plusieurs jours durant lesquels le cardinal reste toujours mystérieux concernant son opinion. Cependant, ses prises de parole sont toujours pertinentes et il use d’idées farfelues pour faire avancer le débat. Il invite deux colons s’étant initialement cachés dans l’église pour assister à la dispute à venir exprimer leur opinion. Il a fait voyager cinq Indiens jusqu’en Espagne pour les observer. Ils devaient être deux femmes, deux hommes et un enfant, mais une femme est morte au cours du trajet. Il ne reste donc plus qu’un couple avec un enfant et un autre homme.


Le légat teste leurs réactions par divers procédés, ce qui ne manquera pas d’apitoyer et d’exaspérer Las Casas. Le cardinal exige que la statue de leur idole soit détruite. Il demande aux colons de les menacer en prenant l’enfant pour analyser leurs réactions. Il fait en outre venir une troupe de bouffons, considérant que si les Indiens rient, ils prouveront que leurs esprits peuvent être aussi élevés que ceux des personnes appréciant l’humour. La manoeuvre du légat suscitera d’ailleurs beaucoup d’émoi, les bouffons pratiquant des pitreries vulgaires et obscènes pour un tel lieu. Les Indiens ne rient pas à ce spectacle qui n’a aucun sens pour eux, ce que ne manquera pas de mentionner Las Casas. Ce dernier s’emportera ainsi vivement de les voir assister impuissants, effrayés et épuisés à ces expériences.


À tel point qu’il s’approche de Sepúlveda avec véhémence et que les deux hommes se battent. Le cardinal descend de sa chaise pour les arrêter et s’effondre sur la marche défaillante. Sa chute fera rire les Indiens, ce qui jouera sûrement en leur faveur.


L’avant-dernier jour, il ordonne à Las Casas de commencer à s'exprimer pour conclure la dispute. Las Casas donne toute l’énergie de ses convictions dans cette dernière ligne droite. Ensuite, Sepúlveda parle. À l’inverse de Las Casas, il a conservé quelques nouveaux arguments pour cette dernière tirade. Après leurs interventions, le légat propose aux personnes présentes de parler si elles le souhaitent. L’un des deux colons prend la parole. Il précise que si jamais les Indiens sont considérés comme des hommes à part entière, leurs affaires ne pourront plus fonctionner, que toute une économie s’effondrera et que les Indes n’auront plus vraiment d’intérêt. Le cardinal conclut cette journée en indiquant qu’il a besoin d’une nuit de réflexion et de prières pour prendre sa décision.


Durant la soirée, un courrier du roi est remis au cardinal. Il ne l’ouvre pas, il sait déjà ce qu’il va lui être demandé. Le lendemain, le cardinal rend sa décision. Il estime que les Indiens sont des hommes de même valeur que les catholiques et que l’évangélisation ne doit pas se faire par la guerre, mais être amenée avec humanité et justice. Ainsi, le manuscrit de Sepùlveda ne recevra pas l’imprimatur. Las Casas est rempli de joie.


Seulement le supérieur demande à parler au légat. Il lui précise une idée à l’oreille. Sans réfléchir préalablement et en indiquant qu’il ne renie pas ses précédentes conclusions sur les Indiens, le légat annonce alors en hésitant que comme les Noirs d’Afrique sont considérés comme des sous-hommes plus proches des animaux, les colons peuvent envisager de s’en procurer pour faire fonctionner leurs affaires. Ainsi, cela permettrait à l’économie des Indes de continuer de rapporter de l’argent aux colons et au Royaume d’Espagne. Las Casas est dévasté par cette nouvelle décision, il affirme que les Africains sont des hommes comme les autres, mais la discussion se clôt au tintement de la sonnette.


La séance est définitivement levée et un homme de couleur noire balaie avec un certain abattement les débris de la statue indienne. Un jeune moine ayant assisté avec passion à l’intégralité des débats l’observe, pensif.

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6 commentaires


Anonyme
Anonyme
Posté le 26 nov. 2017

Le fond est bon mais les phrases sont coupées et certains mots se chevauchent, compliqué pour comprendre la fin des phrases...

Anonyme
Anonyme
Posté le 3 mars 2016

merci

Anonyme
Anonyme
Posté le 27 déc. 2015

ce document a l'air bien mais il y a un problème de mise en page : les colonnes se chevauchent

Anonyme
Anonyme
Posté le 8 sept. 2015

merci

Anonyme
Anonyme
Posté le 12 nov. 2014

Super ! Merci

Anonyme
Anonyme
Posté le 3 févr. 2014

Je ne connaissais pas ce livre merci cela me donne envie de le lire !

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