La grammaire est une chanson douce d' Erik Orsenna 20.00 / 20

Ce roman est une véritable ode à l’amour de la langue. À travers toutes ces inventions allégoriques où les mots sont soit des personnes, soit des papillons, l’auteur nous entraîne dans un univers enchanté où ils ont la plus belle place. Il dénonce aussi au travers des cures pour les professeurs, la difficulté de comprendre des leçons quand elles sont réalisées sans enthousiasme. En utilisant toutes ces métaphores, il simplifie ici avec poésie les fonctions des mots et la construction des phrases.


Orsenna met également l’accent — notamment à travers la « nommeuse » de mots et la disparition des langues - sur l’importance de dire les mots au quotidien, pour ne pas les oublier et qu’ils restent aussi vivants que leur langue.

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Le résumé de l’histoire


Jeanne suit les cours d’une jeune femme qui est professeur de français et passionnée par son métier. Seulement, durant un jour de classe, une inspectrice rigide la punit en lui prescrivant une cure de soins pédagogiques pour professeurs.


Jeanne et Thomas partent en voyage. Ils sont obligés régulièrement de se déplacer pour voir leurs parents divorcés qui habitent en France et aux États-Unis. Ainsi, Jeanne et Thomas pourraient s’en apitoyer, mais ils semblent plutôt ravis de naviguer sur un bateau. Ils s’amusent à observer les réactions des autres passagers lorsque le navire tangue. Cependant, cette fois la tempête est tellement puissante qu’elle fait couler le bateau.


Jeanne et Thomas se réveillent sur une île paradisiaque. Ils retrouvent sur la mer des mots accompagnés de leur définition. Ils se sont détachés des dictionnaires présents auparavant sur le navire. Ils rencontrent M. Henri et son neveu dont la beauté subjugue Jeanne. Seulement Jeanne et Thomas ne peuvent plus prononcer un seul mot. M. Henri n’est pas étonné, il leur indique que c’est normal. Il prétend que leur île est magique et qu’elle va leur rendre leurs mots.


Il leur fait visiter les lieux. Ils vont découvrir le marché aux mots, puis différents magasins comme « L’ami des poètes et de la chanson », « Au vocabulaire de l’amour », « Dieudonné appeleur diplômé des plantes et des poissons »… Les gens y entrent pour acheter des bons mots. Jeanne et Thomas assistent à ces achats, médusés. Jeanne constate alors que le vocabulaire qu’elle utilise est souvent limité à plusieurs centaines de mots.


Ensuite, M. Henri les amène en excursion. Ils arrivent en pirogue sur une autre île, complètement déserte et triste. M. Henri leur raconte alors l’histoire de cette île. Comme les personnes qui y vivaient nommaient de moins en moins les choses, ces dernières ont fini par périr. Les habitants croyaient qu’ils pourraient exister dans le silence, mais cela les a menés à leur perte. Ils évoquent ensuite la mort des langues et la nécessité de prendre soin des mots.


Puis Jeanne rencontre une dame âgée qui la fascine : une « nommeuse ». Cette femme, épuisée par le temps et sa tâche, prononce avec amour des mots peu usités afin qu’ils puissent vivre. Monsieur Henri précise à Jeanne qu’il est impératif de protéger cette personne de Nécrole. Ce dernier est un homme de pouvoir qui veut supprimer les bibliothèques. Il ne croit que dans les affaires et considère que ceux qui connaissent trop de mots ne sont pas efficaces.


Dans la nuit, Jeanne se réveille et parvient à dire un mot : « maman ». Le lendemain matin, un essaim de mots l’assaillent elle et son frère. M. Henri s’en réjouit et les amène à la Ville des mots. Ils se placent sur une colline pour observer ces habitants inhabituels : ce ne sont ni des hommes, ni des femmes, ni des enfants qui peuplent cette bourgade, mais bien des mots. Les noms sont de nature très fière et les articles marchent juste devant eux. Ils entrent dans des magasins d’adjectifs pour en choisir un ou plusieurs. La mairie marie ces derniers ensembles pour une durée incertaine. Un Bureau des exceptions est également présent. Puis les mots dorment et vont parfois à l’hôpital. La phrase « je t’aime » doit d’ailleurs beaucoup se reposer, car quand les mots prononcés ensemble constituent un mensonge ils souffrent.


Après cette escapade, Jeanne est enlevée par Nécrole. Il la détient prisonnière pour la « réparer des troubles grammaticophones » qu’elle subit. Il lui fait participer à une de ces horribles cures de soins pédagogiques suivies par les professeurs. La leçon est incompréhensible et celle qui l’enseigne – l’inspectrice rigide - est satisfaite de sa pleine autorité.


Heureusement, Monsieur Henri vient la délivrer à bord d’un hélicoptère blanc. Le frère de Jeanne ne s’est pas inquiété plus que cela la concernant. Ce qui la vexe un peu, mais elle sait que désormais il se préoccupe plus de sa nouvelle guitare qui lui occupe toutes ses journées.


Monsieur Henri emmène ensuite Jeanne dans « l’usine la plus nécessaire de toutes les usines ». Le directeur est maigre comme un fil de fer. Il aime tellement les mots qu’il en oublie fréquemment de se nourrir. Dans cette usine, les mots, qui papillonnent en permanence, sont classés selon leur fonction (verbes, adverbes, etc.) dans des volières géantes. Jeanne s’entraîne à les attraper pour les coucher sur du papier. Elle doit également les faire passer dans l’horloge pour marquer le temps des phrases. Elle se prend au jeu avec un grand plaisir. Puis le directeur lui indique de se rendre à la plage, car une fête se prépare, il s’agit de l’anniversaire de la « nommeuse ».


Quand elle rejoint les gens, elle observe avec surprise qu’elle et son frère parlent de nouveau. Jeanne saisit que son frère aime un autre langage que le sien : celui de la musique. Leurs parents doivent venir les chercher sur l’île en hydravion.


Avant qu’elle s’en aille de l’usine, le directeur lui avait interdit de se rendre dans une des pièces, ce qui avait excité sa curiosité. Elle y est allée et a rencontré Saint-Exupéry, Proust et La Fontaine qui lui ont évoqué leurs propres phrases. Lorsque le directeur s’en est aperçu, il l'a sermonnée, mais les trois grands écrivains l’ont défendue : ils étaient ravis d’avoir fait sa connaissance.


Le lendemain, Jeanne et Thomas voient arriver leurs parents, chacun de leur côté dans un hydravion. À ce moment, tous les mots se sont mis à « décoller » de l’île. Monsieur Henri explique que les mots sont des sentimentaux qui détestent que les personnes ne se parlent plus. Enfin, les deux hydravions atterrissent.


Le thème abordé


L’amour de la langue


Ce roman est une véritable ode à l’amour de la langue. À travers toutes ces inventions allégoriques où les mots sont soit des personnes, soit des papillons, l’auteur nous entraîne dans un univers enchanté où ils ont la plus belle place. Il dénonce aussi au travers des cures pour les professeurs, la difficulté de comprendre des leçons quand elles sont réalisées sans enthousiasme. En utilisant toutes ces métaphores, il simplifie ici avec poésie les fonctions des mots et la construction des phrases. Orsenna met également l’accent — notamment à travers la « nommeuse » de mots et la disparition des langues - sur l’importance de dire les mots au quotidien, pour ne pas les oublier et qu’ils restent aussi vivants que leur langue.

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3 commentaires


Anonyme
Anonyme
Posté le 31 oct. 2016

Ca me gêne un peu car il n'y a pas jusqu'à la fin du livre ,mais il y a beaucoup d'informations

Anonyme
Anonyme
Posté le 19 avr. 2016

MERCI

Anonyme
Anonyme
Posté le 9 janv. 2014

Merci pour cette fiche de lecture ! Vraiment très bien écrite !

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