Commentaire de texte : « Les aventures de Télémaque » de Fénélon 15.00 / 20

Annale bac : « Les aventures de Télémaque » de Fénélon

Tous les étudiants de série S et ES ont eu à passer en juin 2010 leur bac de français. Comme d’habitude, ils devaient sélectionner parmi plusieurs types de sujet celui qui leur parlait le mieux (dissertation, sujet d’invention ou commentaire de texte). Nous allons nous intéresser au sujet de commentaire composé qui leur était proposé, soit « Les aventures de Télémaque » de Fénélon. Souvenez-vous bien que cette épreuve anticipée se prépare tout au long de l’année et nécessite donc un travail personnel conséquent réparti sur la durée de l'année de première. Autrement dit, évitez de vous y mettre au dernier moment afin d’éviter les mauvaise surprises.

Vous vous préparez à passer votre bac de français pour juin 2013 ? Dans ce cas, entraînez-vous et exercez-vous en reprenant vos fautes grâce à ce sujet de commentaire composé « Les aventures de Télémaque ». Il n’est pas nécessairement simple de saisir toute la dimension de ce texte de Fénélon. De ce fait, restez concentré au maximum et lisez bien avec attention tous les détails que cette annale du bac met à votre disposition.

Vous avez déjà passé votre épreuve de français et cherchez un corrigé ? Vous êtes au bon endroit, cette correction complète du texte de Fénélon vous permettra d'avancer et d'évoluer en pointant du doigt toutes les erreurs que vous auriez pu faire. Vous pourrez ainsi progresser et ne plus faire les même fautes.

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Introduction

François de Salignac de La Mothe-Fénelon est un homme d’église et écrivain français du 17 ème siècle qui côtoya durant sa vie les plus grandes personnalités de la cours du roi Louis XIV. Nommé précepteur du Duc de Bourgogne en 1689, il s’attache à donner une éducation littéraire et religieuse à ce dernier en lui écrivant des récits d’aventures et des contes merveilleux. C’est ainsi dans une optique pédagogique que Fénelon écrit en 1694 « Les Aventures de Télémaque, fils d’Ulysse ». Cette épopée romanesque destinée à l’étude de son illustre élève est un pastiche de L’Odyssée d’Homère dans lequel Télémaque part à la recherche de son père Ulysse.

L’extrait étudié est tiré du septième livre de cette oeuvre. Dans ce texte à portée didactique, le personnage d’Adoam narre à Télémaque et son précepteur les merveilles d’un pays idyllique : la Bétique.

Nous étudierons dans un premier temps la dimension utopique de ce pays merveilleux proche de l’Eden où nature et abondance bercent le bonheur d’un peuple simple pour mieux nous pencher ensuite sur la portée critique de cet extrait qui dénonce les travers de la société contemporaine, corrompue par le vice et l’envie.

1. Un pays paradisiaque

1.1. Un modèle antique

La description de la Bétique faite par Adoam répond au modèle de l’âge d’or antique : « ce pays semble avoir conservé les délices de l’âge d’or ». En effet les allusions aux « colonnes d’Hercule » ou encore à « la terre de Tharsis » sont autant d’occurrence qui renvoient le lecteur au modèle de la Grèce antique, érigé en un idéal de beauté et de douceur de vivre par les intellectuels de l’époque.

1.2. Un climat aux températures clémentes

Situé dans l’Andalousie actuelle, la Bétique est décrite comme un pays idéalement placé d’un point de vue géographique et bénéficiant d’un climat particulièrement clément. En effet, les hivers comme les étés y sont doux, dépourvus des excès habituels de température : « Les hivers y sont tièdes, et les rigoureux aquilons n'y soufflent jamais. L'ardeur de l'été y est toujours tempérée par des zéphyrs rafraîchissants, qui viennent adoucir l'air vers le milieu du jour. » Les adjectifs mélioratifs qui jalonnent cette description accentuent la dimension idéale de cette terre qui ne semble connaître aucun désagrément climatique. Adoam ajoute encore : « toute l’année n’est qu’un heureux hymen du printemps et de l’automne ». Cette référence à l’union amoureuse achève de finaliser la description d’un lieu clément à tous les égards.

1.3. Une terre d’abondance

La clémence du climat dans la Bétique favorise le développement d’une nature fertile et abondante. Ainsi les chemins sont bordés d’arbres verts aux fleurs odorantes et les vallées marquées par la richesse de leur sol qui produit chaque année une « double moisson ». Les montagnes offrent quant à elles aux moutons un lieu de pâturage idéal qui influe sur la qualité de la laine qu’ils produisent. Mais au-delà de la simple abondance agricole, l’extrait met également en avant les richesses minières de ce pays dont les sols regorgent de métaux précieux : «Il y a plusieurs mines d’or et d'argent dans ce beau pays ». Durant toute la première partie de l’extrait, l’accent est ainsi mis sur l’abondance et les richesses naturelles qui permettent aux habitants de ce pays de vivre dans l’ignorance du besoin.

2. Une critique de la société

La description de la Bétique faite par Adoam révèle aux yeux des personnages un pays idéal dont le but n’est pas simplement de charmer le lecteur. En effet, derrière ce tableau séduisant se dissimule une critique acerbe de la société contemporaine de Fénelon.

2.1. La simplicité heureuse des habitants de la Bétique

La population locale semble s’épanouir dans un mode de vie archaïque qui la préserve de toute corruption morale. En effet, les habitants de la Bétique vivent de manière simple et modeste, se contentant de ne désirer que ce dont ils ont besoin: « les habitants, simples et heureux dans leur simplicité, ne daignent pas seulement compter l'or et l'argent parmi leurs richesses : ils n'estiment que ce qui sert véritablement aux besoins de l'homme. ». La répétition des dérivés du mot « simple » appuie l’idée selon laquelle un mode de vie frugal constitue une condition essentielle au bonheur de la population locale. L’absence du désir d’enrichissement personnel permet aux gens de focaliser leur attention sur les seules nécessités premières et de vivre paisiblement en profitant des ressources que la nature leur offre. Cette manière de vivre en accord avec la nature offre un contraste saisissant avec le mode de vie des contemporains de l’époque de Fénelon et se cristallise dans le passage à travers la thématique du duel entre nature et culture : « On voit en ce pays peu d'artisans : car ils ne veulent souffrir que les arts qui servent aux véritables nécessités des hommes ; encore même la plupart des hommes en ce pays […] ne laissent pas d'exercer les arts nécessaires pour leur vie simple et frugale. ». La nécessité de vivre en harmonie avec la nature se justifie une nouvelle fois par la recherche d’une simplicité essentielle au bonheur. Dans ce contexte, les arts techniques apparaissent comme superflus et susceptibles de détourner les hommes de la félicité.

2.2. Une dénonciation de la corruption des hommes

La simplicité des habitants de la Bétique résonne comme une morale à l’égard des nobles de la France de Louis XIV dont la course aux biens et à la gloire compromet tout accès au bonheur. Ainsi, lorsque le narrateur fait référence aux arts déployés dans les pays limitrophes à celui de la Bétique, il semble difficile de ne pas y voir une critique adressée à ces peuples qui « ont l'art de faire des bâtiments superbes, des meubles d'or et d'argent, des étoffes ornées de broderies el de pierres précieuses, des parfums exquis, des mets délicieux, des instruments dont l'harmonie charme. » La superficialité des arts employés pour la simple décoration d’intérieur ne peut que saisir le lecteur lorsqu’elle côtoie l’éloge précédemment fait à la simplicité. Cette évidente critique à l’égard des membres de la cours de Versailles se poursuit à travers les questionnements du peuple Bétique, sceptique devant l’inutile énergie déployée par les hommes pour s’enrichir : « Peut-on nommer bien un superflu qui ne sert qu'à rendre les hommes mauvais ? Les hommes de ces pays sont-ils plus sains et plus robustes que nous ? Vivent-ils plus longtemps ? Sont-ils plus unis entre eux ? Mènent-ils une vie plus libre, plus tranquille, plus gaie ? » Egaux face à la nature, les hommes se désunissent dans la richesse matérielle qui les conduit à l’envie. Esclaves de leurs vices, ils poursuivent toute leur vie un rêve chimérique qui ne les satisfera jamais : « Ce superflu amollit, enivre, tourmente ceux qui le possèdent »

Conclusion

Dans l’espoir de plaire à son élève pour mieux l’instruire, Fénelon signe avec « Les Aventures de Télémaque, fil d’Ulysse » une oeuvre d’une grande richesse didactique où se mêlent merveilleux et réflexions sur la condition humaine. En véritable humaniste, l’auteur prône un bonheur fait d’une vie menée en parfaite harmonie avec la nature. L’utopie Bétique sert ainsi de tremplin vers des considérations sur la noblesse française de l’époque, condamnée aux tourments des vices dans lesquels elle se vautre avec démesure.

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4 commentaires


Anonyme
Anonyme
Posté le 20 janv. 2016

je vous remercie, car ça m'a été très utile pour moi, en particulier ma soeur qui stress pour tout.

Anonyme
Anonyme
Posté le 13 nov. 2015

super

Anonyme
Anonyme
Posté le 4 nov. 2015

Merci Bcp c très gentil

Anonyme
Anonyme
Posté le 5 déc. 2012

Merci beaucoup pour ce super commentaire composé sur cet extrait de Fénélon. "Les aventures de Télémaque"... Je me souviens de ce sujet, c'était pas la joie ! Merci pour ce super corrigé ! Je vais pouvoir savoir pourquoi j'ai eu une si mauvaise note ^^'

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