Cours de management : la performance 19.00 / 20

La performance

La performance critère d'évaluation de la réussite stratégique

une notion riche de sens

La notion de performance trouve ses origines dans l’action de “performer” qui signifie en vieux français "Exécuter, accomplir, parfaire" On peut de manière générique définir la performance comme: “la capacité d’une organisation à atteindre ses objectifs organisationnels, économiques et financiers, sociaux ou environnementaux de façon efficiente” (source www.scolcast.tv)

Les dimensions de la performance

La notion de performance peut concerner différentes aspects de l’organisation. Ainsi peut-on parler de performance stratégique ou opérationnelle ou encore de performance organisationnelle, commerciale, financière, sociale, sociétale et/ ou même environnementale ….Ces performances peuvent être concomitantes ou concurrentes, il s’agit alors de savoir si l’amélioration d’une performance particulière est compatible avec l’amélioration des autres performances.

Les concepts liés à la performance

De l'efficacité à l'efficience

La notion de performance est souvent reliée aux notions d’efficacité, d'efficience, et de pertinence.L’efficacité : C’est le rapport entre les objectifs et les réalisations. L’entreprise est efficace lorsque les résultats sont conformes aux objectifs qui étaient fixés indépendamment des moyens utilisés et des délais temporels fixés. Mais l’atteinte des objectifs ne suffit pas à qualifier la performance. En effet, l’atteinte de cet objectif doit se faire au meilleur coût possible. C’est ce qu’on appelle l'efficience: c’est à dire le rapport entre les moyens mis en oeuvre et les résultats atteints.On est efficient lorsque les objectifs sont atteints en utilisant moins de ressources et de moyens. L'efficience c’est la réalisation d’un résultat qui maximise la satisfaction en minimisant les coûts.Enfin, la pertinence mesure le degré d’adéquation entre les moyens utilisés et les objectifs à atteindre.

Le triangle de la ( voir schéma dans le cours)

Le triangle de performance permet de schématiser cette relation entre les 3 adjectifs dont la combinaison caractérise la performance.

Management de la performance

L’objectif ultime des managers est d’atteindre la performance dans la réalisation de leurs objectifs stratégiques et opérationnels. En effet, on considère que rares sont les stratégies correctement formulées qui connaissent une application performante Il est donc nécessaire que le management stratégique et opérationnel soit au diapason car la capacité à exécuter une stratégie est aussi importante, que la stratégie elle-même. Les objectifs stratégiques doivent être conformes à la finalité de l’entreprise et à son métier. Ils doivent susciter l'adhésion de toutes les parties prenantes et ainsi éviter les contradictions entre les buts de l’entreprise et les objectifs personnels des acteurs internes. Un management performant est donc celui qui est capable de mobiliser les performances individuelles et collectives en vue d’atteindre les objectifs stratégiques, tactiques et opérationnels de manière efficiente.

Les critère de la performance ( voir tableau dans le cours)

Les outils d'évaluation de la performance

1. Les outils quantitatifs et qualitatifs de la performance ( voir tableau dans cours)

La mesure de la performance économique et financière constitue un élément incontournable lorsqu’il s’agit de mesurer la performance d’une entreprise. Selon les fonctions et activités surveillées, on distingue plusieurs outils quantitatifs et qualitatifs de contrôle et de gestion de la performance.

La gestion de la performance

Contrôle de gestion et reporting

Contrôler la performance consiste préalablement à recueillir via le système d’information, l’ensemble des données financières, comptables commerciales internes ainsi que les données issues de l’environnement ; telles que les informations sur les concurrents, les clients, les tendances du marché. Les éléments sont présentés de façon structurée pour permettre un traitement efficace.

La présentation se fait sous forme de tableau de bord de gestion. Alfred Sloan DG de Général Motors dans les années 50 fut l’un des premiers à populariser ce contrôle de gestion en estimant que chaque unité décentralisée constituait un centre de profit et par conséquent devait faire le reporting de ses activités et de sa performance. La révolution informatique avec les systèmes de gestion de base de données a permis des stockages volumineux et en même temps une capacité de traitement plus rapide qui fera évoluer les tableaux de bord. Ce perfectionnement des outils de pilotage permettra un contrôle de gestion beaucoup plus fin et se doublera par la mise en place de système d’aide à la décision.

Le Tableau de bord ( voir schémas cours

Le tableau de bord est construit de manière périodique. C’est un outil de gestion qui permet aux managers de contrôler la gestion, et mettre en exergue les sources de sur-performance ou de sous performance afin de les corriger. Sous l’impulsion de Robert Kaplan et David Norton, le contrôle de gestion et le reporting va connaître une avancée significative notamment avec le tableau de bord prospectif de 1992.

Il permet d’intégrer au tableau de bord d’autres indicateurs significatifs de l’activité de l’entreprise qui vont au-delà de sa performance financière. Il s’agit en effet d’intégrer la satisfaction des parties prenantes internes et externes dans l’évaluation de la performance. C’est à ce prix que le tableau de bord se transforme en véritable outil de pilotage de management opérationnel et stratégique et un véritable vecteur de communication entre les dirigeants et les managers.

L’axe financier : vérifie à quel point la mise en oeuvre stratégique et opérationnelle permet d’améliorer la performance financière. L’axe « clients » : vérifie à quel point la mise en oeuvre stratégique et opérationnelle permet d’améliorer la satisfaction, la rétention, la fidélisation et la conquête de nouveaux clients. L’axe « processus internes » : vérifie à quel point la mise en oeuvre stratégique et opérationnelle permet d’améliorer les processus existants ou contribuer à l'émergence de processus plus efficients. L’axe « apprentissage organisationnel et développement » : vérifie à quel point la mise en oeuvre stratégique et opérationnelle permet d’améliorer la structure en la rendant plus réactive et flexible pour faciliter la croissance et le développement de l’entreprise.

Les limites de la permanence

Critique de la performance financière

La performance et notamment la performance de nature purement financière est de plus en plus critiquée. Selon Mintzbeg : parfois la recherche de l'efficience économique : « peut conduire l’organisation à adopter une morale économique qui peut parfois signifier une immoralité sociale » car elle se réduit à faire des économies matérielles en générant des coûts sociaux beaucoup plus graves Pour G. Donnadieu, la manière quantitative avec laquelle on mesure la performance reste Tyrolienne et Fordiste, car elle provoque des effets pervers visibles et mesurables. L’impératif de rentabilité à court terme se traduit par des licenciements massifs ainsi que des investissements financiers au détriment d’investissements productifs durables. Il faut donc réfléchir en termes de performance globale et non plus seulement financière. Or celle-ci ne peut être mesurée qu’à l’aune de la prise en compte des parties prenantes internes et externes, et de l’environnement. Voici les axes d’une performance affranchie des seules considérations financières

La performance globale ( voir schémas dans le cours)

Outre la dimension économique classique, elle comporte une dimension sociale, sociétale et environnementale. En effet la capacité d’une entreprise à réaliser du profit ne suffit plus à mesurer sa performance. Il faut y ajouter sa performance sociale qui se mesure à sa capacité d’améliorer l’égalité de traitement, de garantir le respect des droits de l’homme, de garantir de bonnes conditions de travail. A cela il faut y ajouter une performance sociétale et environnementale qui se mesure à sa capacité à réduire les gaspillages, sa volonté de recourir aux énergies renouvelables, au recyclage et aux investissements socialement responsables…etc.